Les Lois Contraires T1

Chapitre 15 Fessura

La vie ne tient qu'à peux, un fil, une ligne, voilà ce que nous valons, et jamais je ne l'avais réalisé... pas avant de voir tout ce sang.

Celui qui tâchait mes vêtements, mes yeux et mes mains, pas avant d'avoir compris que H Costa pouvait couper ce fil comme il le voulait... La mort est une ligne droit qui n'attend que nous.

***

Assise sur le lit d'April, après ces révélations de la veille, je réfléchissais : est-ce que je ne devrais pas essayer de m'enfuir seule au lieu d'attendre, je pourrais retourner chez mon père mais s'il s'en prend à lui ?

Je ne voulais pas attendre que l'on vienne me sauver, je voulais me sauver seule, mais le pourrais-je réellement sans risquer ma vie ou celle de mon père ? J'ai peur, peur de ce que Rodriguez pourrait bien me faire, son sourire malsain aux lèvres me terrorise et si April ne semble pas s'en soucier, c'est mon cas mais heureusement je ne l'ai pas vu depuis qu'il s'était assis dans le noir sur un siège de ma chambre.

Nous avions mangé dans une petite cuisine, la femme qui m'avait donné à manger, la première fois que j'avais été enlevée chez lui, nous avait cuisiné un plat que je n'avais pas mangé tellement ma peur me tordait les entrailles, ma blessure me faisait atrocement souffrir et ne semblait pas être belle à voir, j'avais demandé à April de regarder et elle avait essayé de désinfecter avec les produits que la femme lui avait ramenés mais malgré ça je voyais bien que la blessure pouvait s'ouvrir a tout moment. J'avais dormi avec April, ayant trop peur de dormir seule dans une chambre, j'avais peur que quelqu'un s'y infiltre et m'agresse. Nous étions en début d'après-midi et nous n'avions rien fait de la matinée, j'étais restée enfermée dans la chambre d'April avec celle-ci, refusant de voir tous ces hommes qui me terrifiaient.

-June viens s'il te plaît.

Je relève les yeux vers la provenance de la voix d'April, elle est dans une autre pièce, je me lève et me dirige dans un petit salon, une pièce que je n'avais jamais encore vu, elle est debout tenant une enveloppe dans ses mains.

-June, il faut que je te parle viens.

Elle parle doucement comme si elle ne voulait pas qu'on l'entende, je me rapproche d'elle ne sachant pas de quoi elle veut me parler.

-June, je crois que c'est pour toi, j'ai trouvé ça devant la porte de ma chambre ce matin et j'attendais qu'il y ait moins d'hommes pour te le dire.

Elle me tend l'enveloppe que j'ouvre, un téléphone noir si trouve, je l'allume et vois un message d'un inconnu et je peux lire :

Nous arrivons pour venir te chercher.

Le nœud qui tordait mon ventre se desserre légèrement, je suis sûre que c'est eux et qu'ils viennent me chercher. Je relève les yeux vers April.

-April ils vont venir, je t'en supplie viens avec moi.

-June, tu sais que je ne peux pas, pour moi la seule personne qui puisse nous aider est Rodriguez, je vais rester avec lui mais si toi tu veux repartir avec l'autre homme je ne t'en empêcherai pas.

Le téléphone vibra dans mes mains et je baissa mes yeux vers celui-ci.

Descends et va dans l'arrière-cuisine.

J'aimerais m'y rendre mais je ne sais pas où elle est, comme notre mère connaissait Rodriguez, celui-ci a confiance en April et personne ne nous surveille, je pourrais me déplacer librement.

-Il faut que je me rende dans l'arrière cuisine mais je ne sais pas où elle est.

April me prend par le bras