Chapitre 6

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Je me réveille en sursaut, encore, la nuit a été longue. La journée d'hier m'a beaucoup travaillée, les garçons adorables depuis que je suis arrivée et je culpabilise de ne rien leur dire, il faut que je mette les choses au clair avec eux. Ma micro dispute avec Nolan hier m'a fait réfléchir, et elle m'a surtout réveillée. Je ne suis plus en France et toutes ces histoires font parties de moi, alors je dois les assumer partout où je me trouve, cependant, je ne suis pas encore prête, je le ferais mais pas maintenant. Je brise déjà la première promesse que je m'étais faite, mais c'est pour le mieux de tout le monde.

Il est temps que je m'assume aussi, ma famille n'est plus là pour me juger, je devrais suivre les conseils des garçons et faire ce dont j'ai envie, sans me soucier de l'avis des autres. Mais ça c'est plus difficile, ça fait des années que je reçois des insultes et que j'ai appris à vivre avec, ma devise : baisse la tête, encaisse et avance. Je baisse la tête, j'encaisse, et j'avance parce que je n'ai pas d'autre choix.

Je me lève discrètement, il est seulement 7h, j'enfile un sweat par-dessus mon pyjama, il couvre tout. Maman avait l'habitude de m'en acheter pour "couvrir les énormes formes que tu ne mérites pas".
Il est noir et descend sur mes cuisses, je déteste ces trucs, enfin c'est plutôt le contexte à cause duquel s'est apparu dans mon armoire que je déteste.

Le couloir est légèrement éclairé par la lumière du jour qui donne de la pièce à vivre. Il ne fait pas complètement jour, mais assez pour m'éclairer le chemin. J'entre dans le salon.

C'est une blague ?

Mason est encore là. Il compte dormir ici chaque week-end ? Et cette fois il est encore complètement endormi. Hier soir quand je suis allée me coucher ils étaient encore tous là.

Je me surprends à observer Mason dormir, il est étendu sur le canapé, ses jambes sont légèrement recroquevillées, ses bras croisés sur son torse, les traits de son visage sont détendus. Il est incroyablement beau, je n'ai encore jamais vue quelqu'un qui l'était à ce point. La façon dont ses tatouages couvrent sa peau...

Ressaisi toi Léo ! Qu'est-ce que tu crois ? Qu'il est tombé sous ton charme dès qu'il t'a vue ? C'est tellement pathétique que j'ai envie de me gifler. J'ai bien vue cette semaine la façon donc chaque fille le regarde avec envie, de plus il est arrivé plusieurs fois que l'une d'elles vienne lui caresser l'épaule, alors que nous étions en train de manger, simplement pour lui dire "on remet ça quand tu veux". Je n'ai pas besoin d'illustration pour deviner de quoi elles parlent toutes. Et l'idée qu'il ait pu coucher avec autant de filles me dégoûte, pourtant je sais que je n'en ai vue qu'une infime partie.

Je me reprends et je vais vers la cuisine pour me servir du lait dans un mug. Je retourne dans le salon et j'ouvre délicatement la baie vitrée pour ne pas le réveiller, je passe sur le balcon et je referme en laissant un cran ouvert afin de ne pas être enfermée dehors. Je m'accoude sur le muret, je tiens mon mug de mes deux mains et j'observe le lever du soleil californien en silence, laissant les minutes s'écouler.

-Il n'y a plus d'étoiles, alors qu'est-ce que tu regardes ?

La voix rauque de Mason me fait sursauter, je manque de laisser tomber mon mug dans le vide. Je tourne la tête et le vois venir s'installer à côté de moi comme la dernière fois.

-Le lever du soleil.

-Évidemment, répond-il d'un air détaché en allumant une cigarette.

Les traits de son visage sont de nouveau tendus, comme tous les jours.

-Qu'est-ce que tu fais encore dans le salon toi ?

-Avant que tu n'arrives je squattais ta chambre de temps en temps, Lâche-t-il sèchement.

Mon rêve américain Où les histoires vivent. Découvrez maintenant