Chapitre 24

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*Léontine*

Je t'aime. Il m'a dit je t'aime. Ces mots que j'avais moi-même peur de lui dire. C'est sorti si... sincèrement de sa bouche.

J'ai toujours rêvé qu'on me le dise de cette manière, comme dans les romans, quand le protagoniste se rend compte qu'il aime la fille qui occupe ses pensées. C'est exactement ce à quoi ressemble ma vie en ce moment. J'ai peur de me réveiller de l'un de mes nombreux cauchemars.

Je sens une larme symbolique rouler le long de ma joue. Il me regarde avec tellement d'amour dans les yeux. Je peux le dire maintenant, c'est de l'amour. Il me l'a dit merde ! Et je le vois commencer à devenir inquiet en l'absence d'une réponse de ma part. Celle-ci ne tarde pas à venir.

-Je t'aime. Je t'aime tellement Mason.

Ses lèvres n'attendent pas une seconde de plus pour se plaquer brusquement contre les miennes. Notre baiser est fougueux, rempli de tous les sentiments qui puissent exister. Nous sommes là, à genoux sur ce ring de boxe, en train de s'embrasser, après s'être échangé à la fois le plus simple et le plus complexe des mots d'amour, mais surtout le plus significatif.

Il est le premier garçon à qui je le dis, et je suis si fière que ce soit lui.

-Je pensais que tu me détestais, commente-t-il en riant contre mes lèvres, me rappelant les mots que j'ai dit il y a quelques minutes à peine.

Nos bouches se séparent mais nos visages restent à quelques centimètres d'écarts seulement. Je secoue la tête d'exaspération en souriant.

-Ce que j'aime te faire sourire après que tu aies pleurée.

Je fronce les sourcils d'incompréhension.

-Ce sont tes plus beaux sourires, les plus naturels. Tes yeux humides qui se plissent pour laisser apparaître un sourire d'ange sur ton doux visage humide. Merde Léo, t'es la plus belle femme qu'il m'ait été donné de voir.

En parlant des yeux humides, je sens les miens se réembuer de larmes face à tant d'émotions contradictoires en si peu de temps, et face à cet excès de joie et d'amour que je n'ai jamais ressenti auparavant. J'ai l'impression d'être une fontaine qui ne cesse de couler.

-Arrête où je vais me remettre à pleurer, je dis en réprimant un sanglot sous un rire.

-Pas si ce sont des larmes de joie.

-Elles le sont.

Et pour l'empêcher de répondre quoi que ce soit qui me ferait de nouveau verser des larmes, je plaque ma bouche contre la sienne. Et cette fois, c'est moi qui tiens son visage entre mes mains. Nous sourions chacun contre la bouche de l'autre, son front se colle au miens. Je ferme les yeux pour profiter de mon bonheur.

-Merci, je lui murmure.

Grâce à lui, j'ai réussi à m'avouer que, oui parfois j'en veux à mon père. Je l'aime, du plus profond de mon être, mais quand Céline me fait du mal sous ses yeux, et qu'il ne fait rien car elle a une forte emprise sur chaque personne de son entourage, j'avoue lui en vouloir un peu. Je me sens honteuse de le détester pour ça, mais je n'y peux rien, et mon amour pour lui est plus fort que tout sentiment de haine.

La seule personne sur qui Céline n'avait pas d'emprise était mamie Jeanne. Mamie Jeanne est mon héroïne, celle qui m'a permis d'avoir une enfance presque normale jusqu'à sa mort. Je suis si fière de porter son prénom. Papa m'a dit que c'était une évidence. Mamie et maman se sont toujours détestées, je ne sais pas exactement pourquoi, mais elle m'avait raconté une fois, que Céline avait demandé un test de paternité pour confirmer qu'Alexandre était bien mon père biologique. Est-ce qu'elle l'avait trompée ? Je n'en sais rien du tout, mais ça ne m'étonnerait pas.

Mon rêve américain Où les histoires vivent. Découvrez maintenant