Averse

456 37 1
                                    

Les rues étaient bondées de monde, tous se précipitaient le plus vite vers leur habitation ou vers l'abri le plus proche. La pluie tombaient à grosses goûttes, recouvrant la ville d'une épaisse masse d'eau, la faisant presque disparaître sous un immense manteau de pluie. Au milieu de la foule, cachée sous une capuche de sweat, un corps essayait tant bien que mal de se frayer un chemin jusqu'au prochain immeuble. Les poings enfoncés dans ton pull tu avançais la tête baissée, slalomant entre les gens, il fallait que tu rentres chez toi. La pluie avait emportée ta bonne humeur, tombant sans prévenir sur la ville de Los Angeles.

- J'aurai dû prendre un manteau, grognas-tu en dépassant une femme qui se camouflait sous son parapluie.

Le matin même tu étais allée travailler sans prendre de k-way, la météo n’annonçait pas de mauvais temps et dehors le soleil brillait. Mais lorsque tu avais entendu le tambourinement de l'eau sur le plafond de ton bureau, immédiatement tu avais su que ce soir là tu n'allais pas restée au sec.

Lucifer, habillé de son éternel costume avançait d'un pas pressé. La pluie avait bousculé tout ses plans et il se retrouvait maintenant trempé jusqu'aux os, cherchant désespérément un passage à travers la foule. Son coeur se mit à battre plus fort, sans réelle raison, il était le diable : il n'était pas angoissé par la foule. Ses pas se firent alors plus rapide et d'une seconde à l'autre sa vie bascula lorsqu'il heurta quelqu'un par malheur.

Cela faisait plus d'un an maintenant que tu avais emménagé dans cette ville, à la recherche d'une nouvelle vie loin de tout ce que tu avais connu et c'était la première fois que tu voyais une averse aussi violente.
La France. La France, c'était tout ce que tu avais toujours connu et aujourd'hui tu découvrais à nouveau le mauvais temps mais à L.A. Ton cœur fut pris de tachycardie en te rendant compte que la foule devenaient de plus en plus compacte et que plus personne ne faisaient attention aux autres. La foule, les regroupements, les trop grandes assemblées, tout cela te rendait mal à l'aise, transformant presque aussitôt ton être en une boule de stresse paniquée a l'idée d'étouffer sous cette pression, mais cela était impossible. Tu accéléras le pas, essayant se trouver la sortie la plus proche, mais à l'instant même où tu t'appretais  à virer à gauche, un homme grand, brun, habillé dans un costume trois pièce te bouscula, te faisant tomber à la renverse.

- Mais quel con ! grognas-tu dans ta langue avant de te relever, trempée.

- Vous ne devriez pas parler ainsi d'un inconnu, répondit alors Lucifer, te tendant la main pour t'aider, dans un français parfait qui te surpris.

Ta bouche s'ouvrit dans un "o" d'étonnement à l'instant même où sa phrase fut fini. Il parlait décidément bien le français, aucun accent, pas d'hésitation, tout était parfait. Tu auras même pu juré qu'il parlait mieux que toi.

Lucifer se mit à sourire face à ton expression, fier de l'effet qu'il venait de produire. Mais cela n'avait rien d'étonnant : après tout, il était le diable et connaissait toutes les langues du monde. Il était capable de les parler le plus couramment possible, lui permettant ainsi de communiquer avec n'importe quelle âme égarée. Le brun t'observa de la tête au pied, attendant que tu réagisse mais tu fus incapable de dire quoi que ce soit.

La pluie continuait de tomber mais cette fois cela n'avait plus l'air d'avoir une grande importance.

- Il faut que je rentre, finis-tu finalement par dire en t'éclipsant aussitôt.

- Magnifique ... soupira-t-il en te regardant t'éloigner au loin.

Un immense sourire s'était alors dessiné sur les lèvres du Diable et il t'avait regardé tourner au coin de la rue, regrettant de ne pas avoir eu ton prénom, ni ton numéro

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Un immense sourire s'était alors dessiné sur les lèvres du Diable et il t'avait regardé tourner au coin de la rue, regrettant de ne pas avoir eu ton prénom, ni ton numéro.

C'était ainsi que tu avais rencontré le diable et aujourd'hui encore vous aimiez raconter cette histoire, parce que le hasard avait voulu que vous vous recroisiez dans la même rue quelques semaines après.

Imagifs LuciferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant