Moto

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Il n'y avait jamais eu un jour aussi froid que celui-ci. Enfin peut être, mais tu n'en avais décidément pas le moindre souvenir. Le vent soufflait et dehors, personne n'osait sortir sans manteau.

Les mains couvertes de gants, enfoncées dans ton blouson en cuir, tu avançais vers un petit café où tu avais l'habitude d'aller. Tu y venais tellement souvent qu'on avait fini par t'y connaître par cœur.

- Ah bonjour [Y/N] ! s'écria le barista en te voyant franchir le porte.

- Bonjour, Frank, redis-tu en lui souriant.

Tu retiras ta veste et tes gants avant de les poser sur une chaise et de te diriger vers le bar pour parler avec le dit-Frank. Il était grand et costaud, ses cheveux longs et gris lui tombaient rarement devant les yeux puisqu'il les plaquait en arrière avec une tonne de gel. Sa barbe, grise elle aussi, recouvrait presque l'entièreté de son visage mais elle était toujours taillée à la perfection.

- J'ai bien cru ne jamais te voir venir, affirma le grisonnant. Comme d'habitude ?

- Oui, s'il te plaît, répondis-tu aussitôt, enjouée à l'idée de recevoir ton café et le petit gâteau qui l'accompagnait tout le temps. J'ai pris un peu de retard avec le froid de ce matin, ma moto ne voulait plus démarrer.

Frank ri légèrement, ne comprenant pas comment tu faisais pour conduire "cette vieille bécane" par n'importe quel temps. Il se souvenait très clairement de la dernière fois où tu étais arrivée, les épaules couvertes de neiges, le nez et le visage rougis par les quelques mètres que tu avais fait à pied, tes gants mais aussi et surtout ton fidel manteau en cuir. Ce jour là il avait neigé autant que lors d'un déluge, mais tu avais tout de même enfourché ta moto pour prendre ton café et te rendre au travail. Tu aurais pu prendre les transport, demander à quelqu'un de t'emmener, mais non, tu avais traversé le froid à dos de moto.

- Et voilà !

Frank posa la tasse de café devant toi, glissa un petit gâteau sur l'assiette à café, et sourit avec toutes ses dents.

- Merci, Frank.

Tu saisis la tasse et l'assiette, te dirigea vers ta veste que tu avais abandonné un peu plus loin, et tu finis par prendre place, ton café entre les mains. Le temps d'un clignement de cil, tu avais pu faire une pause avant de débuter la journée. Ton café était fini, posé sur la petite assiette, et le papier qui entourait le gâteau c'était lui aussi retrouvé vide. Tu jetas un coup d'œil à la grande horloge accrochée au dessus du comptoir. Il était l'heure, tu devais y aller. Tu remis ton manteau, tes gants, remercia à nouveau Frank et t'en alla pour te rendre au travail.

Huit heure vingt. La porte du commissariat claqua, le vent s'engouffra dans le peu d'espace qui venait de se créer, un papier au sol vola un peu plus loin. Un long soupir t'échappa, sans que tu ne puisses le retenir. Tu ramassas le papier qui venait de voler et le jeta à la poubelle.

Huit heure ving-deux. Chloé Decker tira sa chaise de bureau, s'assit presque aussitôt et sorti un stylo de son tiroir. Un peu plus loin Daniel Espinoza cherchait désespérément son bloc-notes, en vain. Dans une autre pièce, derrière une immense vitre, Ella Lopez venait de débuter son travail, les yeux plongés dans le microscope dernier cri que le département venait d'acheter. Elle affichait toujours cet immense sourire propre à elle-même. Il ne manquait plus que toi, assise à ton bureau, en face de Chloé. Tu fis quelques pas, salua le peu de personne que tu croisas et pris place à ton bureau.

- Bonjour, Chloé, dis-tu en souriant.

- Bonjour, [Y/N], répondit-elle en levant les yeux de son dossier. Comment tu vas ?

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 11, 2022 ⏰

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