FAUX DÉPART

24 || la règle n°12.

17 octobre 2020, Paris.

La jeune rousse avait passé la semaine avec son meilleur ami, et elle avait chéri chaque instant auprès le lui. Cela faisait quasiment un an qu'ils n'avaient pas passé autant de temps ensemble, et même si elle haïssait la raison qui les avait rapprochés, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir chanceuse. Les jours qui avaient suivi la publication avaient été très durs, elle avait passé son profil en privé et avait supprimé les commentaires un par un. Elle avait aussi bloqué certains profils. Puis, sûrement grâce aux messages de soutient que ses amis avaient posté, les choses s'étaient doucement calmées. Et lorsque le pilote était arrivé, ses longues journées s'étaient transformées en moment de joie. Il était venu directement depuis l'Allemagne, en lui rapportant de la bière, des bretzels et des Strudel, ce qui avait ravie la jeune fille. Lando était venu la chercher tous les soirs à son bureau, rencontrant par la même occasion ses collègues, et ils avaient passé leur temps à se balader dans la ville et à manger des falafels. Il était parti le matin même, et elle avait passé la journée à nettoyer son appartement.

Paola finit de passer l'aspirateur dans le salon avant de s'écrouler dans le canapé. Il était 17h45, elle venait de finir le ménage et Pierre devait arriver dans 20 minutes. Tout semblait parfait. Elle décida de poster quelques photos de cette semaine sur Instagram. Sur la première photo, Lando se tenait devant la Tour Eiffel en riant, la deuxième était un selfie des deux amis sur les quais où il lui faisait un bisou sur la joue et sur la troisième on voyait le pilote britannique devant une énorme pizza.

@paoestlà : They didn't know who they were attacking. 🧡

Elle profita du temps qu'il lui restait pour mettre quelque chose de plus présentable que son jogging et un vieux tee-shirt Carlin, l'écurie de F2 de son meilleur ami. La jeune fille enfila un jean noir taille haute et un cache-cœur court à manches longues en velours vert. Elle se coiffa légèrement, et alors qu'elle finissait de se laver les dents, sa sonnette retentit. Paola se précipita vers la porte, et ouvrit au pilote français. Elle se précipita dans ses bras, et huma son parfum tandis qu'il essayait d'avancer dans l'appartement. Pierre claqua la porte derrière lui, et elle se jeta sur ses lèvres .

- Comment c'est possible que tu me manques autant à chaque fois ? Murmura-t-elle entre deux baisers.

Il se recula quelques instants, pour l'admirer, et sourit.

- T'es très belle...
- Et toi donc, dit-elle en le reluquant.

Pierre portait une chemise légèrement ouverte, et elle se mordit la lèvre à la vue de la naissance de son torse. Elle frissonna et entreprit de l'embrasser de nouveau, laissant la langue du jeune homme jouer avec la sienne. Elle soupira tandis qu'il passait ses doigts sur sa peau nue sur son ventre, sa peau contre la sienne laissant une trace brûlante.

- J'adorerai continuer, dit-il en s'écartant légèrement, mais j'ai une surprise pour toi...
- Mmmh, soupira la jeune fille avant de passer ses doigts dans le cou du pilote ce qui lui arracha des frissons, t'es sûr qu'on est obligés ? On peut juste se cacher là...

Elle lui lança un regard brûlant, et Pierre eut tout le mal du monde à ne pas l'embrasser de nouveau. Mais il avait prévu de l'emmener à une pièce de théâtre dont elle lui avait parlé, puis à un repas sur une péniche, où il ne serait que tous les deux, et il tenait vraiment à lui offrir ce moment.

- C'est très tentant mais je...

Le pilote fut interrompu par la sonnerie de téléphone de Paola. Elle soupira en allant voir de qui il s'agissait, et fronça les sourcils quand elle remarqua que c'était son meilleur ami.