27 || la règle n°8.

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07 novembre 2020, Bristol.

- Allez, faites un vœu et à trois vous soufflez vos bougies.

Lando lança un regard gêné vers sa meilleure amie qui lui avait à peine adressé la parole depuis qu'elle était arrivée en début d'après-midi. Il se concentra, et pensa à la chose qu'il souhaitait le plus au monde à cet instant.

- Un, deux... commencèrent leurs deux familles, et trois !

En même temps, ils soufflèrent leurs bougies sous les flashs des appareils photos. Alors que Lando prenait sa mère dans ses bras, il vit du coin de l'œil la jeune fille verser une larme. Et sans que personne ne comprenne, elle sortit du salon en courant. Immédiatement, le pilote britannique croisa le regard noir de Noé, et celui de Félix qui l'intimait de la suivre. Il attrapa deux parts de gâteaux, et sortit à sa suite. Le jeune homme n'eut pas besoin de la chercher longtemps, et c'est en se contorsionnant qu'il rentra dans la cabane qui tenait toujours debout malgré le temps. Paola était assise, le visage entre les jambes, secouée par des sanglots. Doucement, Lando poussa l'assiette vers elle. Il attendit quelques instants qu'elle relève la tête, mais voyant qu'elle ne bougeait pas, il dit maladroitement :

- Et c'était quoi ton vœu ?

La jeune fille finit par lever la tête, et lui jeta un regard noir. Elle essuya ses joues, et détourna le regard. Il commença à jouer avec un bout de bois qui trainait sur le sol.

- Tu vas m'en vouloir longtemps ? Tenta-t-il timidement.
- « Bon anniversaire Paola », s'écria-t-elle, c'est tout ce que à quoi j'ai eu le droit, en story en plus ! Même pas un message privé, un appel ni rien.

Elle essaya de se lever, mais elle se tapa la tête dans le toit très bas de la cabane. En pestant, la jeune fille se rassise. Et malgré le côté comique de la situation, Lando n'avait pas du tout envie de rire.

- Je sais que t'es hyper occupé, et en fait si tu avais juste pris cinq minutes pour m'écrire et me dire ce qu'il en était, j'aurai compris, je ne t'aurai rien demandé de plus. Tu sais que je n'aime pas spécialement mon anniversaire, mais là j'ai juste eu l'impression de ne même pas exister pour toi.

Elle soupira, essuyant les larmes de rage qui coulaient sur ses joues.

- J'ai passé toute ma journée à attendre ton putain d'appel. À chaque fois que mon téléphone sonnait, j'espérais que ça soit toi. Même quand ma mère m'a appelé j'étais déçue que ça ne soit pas toi, t'imagine un peu ?

Le jeune homme sentit les larmes lui monter aux yeux, et la culpabilité l'envahir.

- Je te jure que si j'avais eu le temps...
- Non, le coupa-t-elle. T'as pris le temps de faire une story, mais pas celui de m'envoyer un message ? Je ne comprends pas Lando.
- Je ne sais pas quoi dire, je...

La voix du pilote se brisa dans un sanglot, et elle ne put s'empêcher de le regarder. À cet instant, dans son sweat orange, il semblait extrêmement vulnérable. Paola se mordit la lèvre, peiné pour son ami, mais toujours très en colère.

- Je sais que ce n'est pas de la Cookie Dough mais... tenta-t-il lui tendant de nouveau l'assiette.
- Alors tu sais que ça ne fonctionnera pas.

Le ton de la jeune rousse était sans appel, et Lando soupira. Il s'allongea comme il put sur le sol de la cabane, et tourna la tête vers elle.

- Je peux te dire que j'ai eu une journée très chargée, mais je sais que ce n'est pas une excuse...
- Absolument pas, le coupa-t-elle.
- Est-ce que tu peux au moins me laisser finir une phrase ? Dit-il lasse.

Paola releva la tête, le toisant du regard. À cet instant, ses yeux lançaient des éclairs.

- Il y a un truc dont... dont je ne peux pas te parler, et ce truc m'a pris toute la journée... Attends, s'exclama le pilote britannique en voyant qu'elle allait lui couper de nouveau la parole. Je te promets de tout te dire à Abu Dhabi. Et je sais que c'est une très mauvaise excuse, mais je te jure que j'aurai voulu faire autrement.

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