24 || la convocation.

1.6K 89 66
                                    

29 juillet 2021, Hungaroring.

Paola sortit de l'hôtel ce matin-là le cœur léger. La veille, George avait eu un rendez-vous avec le juriste de chez Mercedes pour discuter de son futur contrat, et les nouvelles semblaient plutôt très bonnes. D'après le pilote, il serait signé pendant la trêve estivale. Et l'autre bonne nouvelle pour Paola, c'était que l'écurie acceptait qu'elle reste avec George. Au fur et à mesure, la jeune rousse arrivait à planifier son futur et à envisager ce qu'elle pouvait faire dans les prochains mois. Et c'était pour elle l'une des étapes les plus dur à surmonter de la dépression : l'absence de perspectives. Ce sentiment d'être engloutie, embourbée dans une vie où il lui était impossible de voir le bout du tunnel. Mais petit à petit, ce sentiment disparaissait. Et cela tant grâce aux médicaments, qu'à ses séances avec le docteur Reitsi, qu'à ses amis. Et surtout grâce à ses amis.

Elle franchit les portiques du paddocks en souriant, lançant un signe discret de la main à Mona, qui s'occupait de la communication de la F1 et qui était en train de faire des stories. Celle-ci lui répondit par un grand sourire, et Paola continua son chemin. Le soleil brillait dans le ciel de Budapest et sur le Hungaroring. Elle en était persuadée, rien ne pourrait gâcher sa journée. Le jeudi était toujours consacré à la presse, et c'était sûrement sa journée préférée. L'emploi du temps de George était calibré au millimètre près. Tout allait merveilleusement bien se passer. Alors qu'elle dépassait les stands Williams, son téléphone sonna.

- Coucou chat ! S'exclama la jeune monégasque à l'autre bout du fil. Je t'appelle parce que finalement je vais arriver que demain ! Mais j'ai plein de choses à te montrer, j'ai pris tout ce que tu m'as demandé.

- Oh, j'ai hâte de voir ça, sourit Paola à son amie. Tu m'as fait une belle sélection ?

- La meilleure, tu douterais de mes talents ?

- Jamais !

Alors qu'elle arrivait à hauteur du motorhome de George, la jeune rousse fronça les sourcils en voyant le pilote en pleine discussion avec des commissaires de la FIA. Lorsqu'elle croisa son regard mi-inquiet, mi-énervé, elle s'empressa de couper court à sa discussion avec Charlotte.

- Putain Paola, murmura le pilote en arrivant à sa hauteur en quelques enjambées, je comprends rien à ce qu'il se passe... Tu sais pourquoi on est convoqués tous les deux par la FIA ?

Elle hocha négativement la tête, le cœur battant. Paola lança un regard inquiet à George qui passa son bras autour de ses épaules en essayant de sourire. Les deux amis suivirent les commissaires jusqu'à leur stand, sans qu'elle ne puisse s'empêcher de lancer des regards paniqués à George. Le pilote resserra sa poigne sur elle, et à cet instant, elle s'accrocha à lui comme à un roc.

- C'est sûrement pour pas grand chose, dit-il en soufflant alors qu'ils pénétraient dans les locaux.

- Les gens sont souvent convoqués comme ça ? Demanda-t-elle en sentant l'angoisse monter.

Pourquoi est-ce qu'elle avait cette désagréable sensation d'avoir fait quelque chose de mal ? Et le silence de George en dit long sur sa réponse. Non, les gens n'étaient pas souvent convoqués comme ça. Et cela ne fit qu'accentuer son anxiété. Finalement, ils arrivèrent devant un bureau sur lequel le nom de Michael Masi était inscrit. Et Paola n'eut pas besoin de regarder George pour comprendre que les choses ne s'annonçaient pas bien.

Ils pénétrèrent dans le bureau, et Paola n'osa même pas lever les yeux lorsque le directeur de course les invita à s'asseoir. Il salua chaleureusement George et lui accorda à peine un mot.

- Bon, je vous avoue que normalement ce n'est pas moi qui m'occupe de ce genre d'affaires, mais au vu de la gravité de ce qu'il se passe je me dois d'intervenir.

FAUX DÉPARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant