Chapitre 25

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Les jours suivants, ses parents lui interdirent d'aller à l'école et la privèrent de sortir. Amandine passait son temps à ruminer des pensées noires enfermée dans sa chambre et ils finirent par l'envoyer chez ses grands-parents, qui vivaient à la campagne, pour qu'elle y travaille à la ferme. La jeune fille n'avait jamais autant haï quelqu'un que ses parents en ce moment-là.

Une semaine s'écoula et Amandine retourna chez elle pour le week-end. Ses parents lui annonçèrent alors qu'ils avaient prévu de déménager dans les quelques semaines et qu'ils avaient déjà trouvé une nouvelle école pour l'inscrire. À partir de ce moment, la petite blonde ne leur parla plus et évita le plus possible de les voir.

Le dimanche après-midi, ses parents durent partir pour aller voir une maison à vendre et Amandine refusa catégoriquement de les accompagner. Ils n'eurent donc pas le choix de la laisser toute seule, mais ils demandèrent aux voisins de les prévenir si elle sortait de la maison. La jeune fille était éberluée du comportement de ses parents. Ils n'avaient jamais rien fait de pareil. Et la raison pour laquelle ils faisaient tout cela la rendait encore plus abasourdie. Elle savait qu'ils étaient en train de créer une grande fissure dans son cœur et qu'elle ne réussirait jamais à leur pardonner. Mais elle ne pouvait hélas rien faire de plus contre leur autorité. Elle était encore mineure et elle serait obligée de déménager avec eux.

Ce fut un moment de stress et d'incertitude lorsque la sonnette de la porte d'entrée retentit tout à coup dans le calme affligeant de la maison. Le cœur battant, Amandine alla ouvrir avec appréhension. Quand elle vit Sophie sur le seuil, elle crut presque se voir elle dans un miroir : la jeune fille aux boucles brunes semblait dans un état aussi désespéré qu'elle, comme si tout le bonheur dans sa vie venait de lui être arraché.

-Amandine, articula-t-elle, laissant des larmes lui couler sur les joues. Je t'en prie, je dois te parler. Je sais que tu ne veux plus me voir, mais je t'en supplie, j'ai besoin de savoir pourquoi.

-Mais qu'est-ce que tu dis ? s'étonna la blonde, ne comprenant pas. Je n'ai jamais dit que je ne voulais plus te voir.

Sophie sécha ses larmes, tentant de se reprendre.

-Ah bon ? Pourtant, je suis venue pour te voir plein de fois pendant la semaine. Tes parents me disaient que tu n'étais pas là et que tu ne voulais plus me voir. Tu ne répondais même plus à mes messages.

Amandine se retourna, éclatant de rage et de larmes.

-Les connards ! hurla-t-elle en balançant son poing dans le mur du hall d'entrée.

-Amandine, calme-toi !

Sophie s'était précipitée sur elle et la prit dans ses bras, l'empêchant de recommencer à frapper le mur. La petite blonde déversa toutes ses larmes dans le cou de Sophie.

-Je les déteste, je les hais ! Qu'ils aient osé faire une chose pareille, quelle inhumanité !

Elle releva la tête pour regarder la brune.

-Sophie, mes parents t'ont dit n'importe quoi. C'est eux qui ne veulent plus que je te voie. Ils m'interdisent de sortir et ils vont me changer d'école. On va même bientôt déménager. Tu te rends compte jusqu'où ils sont prêts à aller pour ne plus qu'on se voie ?

Sophie ne s'attendait visiblement pas à ça.

-C'est donc parce que tu leur as dit qu'on sortait ensemble ? Je suis terriblement désolée, Amandine. Si j'avais su, je n'aurai pas autant insisté pour que tu leur dises. Je me sens mal de t'y avoir forcée.

Amandine secoua la tête :

-Ne t'excuse pas, Sophie. C'était légitime de le leur dire. Moi-même, je n'imaginais pas qu'ils puissent aller aussi loin. En plus, cela n'aurait pas été possible que je garde ça pour moi encore longtemps. Ils commençaient à se douter de quelque chose. Et puis ça m'a fait un bien fou de leur dire. Même s'ils ont réagi de façon aberrante.

Les deux filles restèrent ainsi quelques secondes, à se regarder, dans les bras l'une de l'autre.

-Qu'est-ce qu'on va faire, maintenant ? interrogea Amandine. Je n'ai pas envie de te perdre.

La détresse dans sa voix n'aida pas Sophie à lui répondre ce qu'elle pensait.

-Moi non plus, je n'ai pas envie de te perdre. Mais je crois que tes parents ne nous laissent pas le choix.

Amandine secoua la tête, se remettant à pleurer. Elle aurait tant voulu que Sophie lui dise n'importe quoi sauf ce qu'elle venait de lui répondre. Elle ne voulait pas accepter ce qui allait inévitablement arriver. La jolie brune prit le visage de la blonde entre ses mains, lui caressant la joue. Elle aussi avait les larmes aux yeux.

-Je suis désolée, ma chérie. J'aurai tant voulu que notre histoire dure plus longtemps. C'est horrible que cela se termine de cette façon. Je ne t'oublierai jamais. Personne n'arrivera jamais à t'effacer de mon cœur.

Elle l'embrassa, et Amandine s'accrocha de toutes ses forces à ce baiser, car elle sentait que c'était un baiser d'adieu.

-Sophie, dis-moi qu'on se reverra un jour.

-Je te le promets, Amandine. On s'attendra.

Le déchirement qu'elles ressentirent en se quittant n'était pas prêt de se réparer. Il était beaucoup plus profond que lors d'une rupture normale, comme elles en avaient déjà eue. Car elles avaient été forcées de se séparer alors que leur amour était à peine en train de se concrétiser. Et on ne guérit pas facilement d'une rupture pareille. Peut-être même jamais.

Coucou tout le monde ^^ alors non, ce n'est pas la fin de mon histoire, sachez que l'on va faire un petit saut dans le temps ! Du coup, ne soyez pas tristes trop vite, la situation va encore évoluer... Soyez patients 😊

Une Histoire de FillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant