Chapitre 2 - Pour les affaires

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Comme une enclume tombée du ciel, la chaleur africaine s'effondre sur son corps. Avec rapidité, l'humidité ambiante imprègne tout les pores de sa peau et la cloue littéralement au sol.
Cependant Louisa, lunettes dorées sur le nez, s'extirpe d'une imposante berline noire soigneusement climatisée à son aise et s'élance fièrement dans les allées fleuries du Palace africain.

—Madame Rodincourt, moi-même et l'équipe de l'Atlas Hôtel sommes ravie de vous accueillir au sein de notre établissement ! Nous vous avons réservé la plus belle suite du Palace bien-sûr !
Merci beaucoup, monsieur ..?
—Appelé moi Neba, répond le maître d'hôtel.
—Merci Neba.

Louisa traverse les splendides jardins camerounais de l'hôtel en prenant soin de garder une démarche droite et sereine avec ses talons aiguilles. La robe en satin noir qui l'habille s'imprègne de toutes ses courbes et moule parfaitement ses hanches féminines, tandis qu'à sa main, pend un sac de grand couturier. Évidemment, un accessoire inutile et complètement vide mais seules les apparences comptent et Louisa le sait parfaitement.
Elle n'oublie pas d'adresser un regard glacial aux trois gaillards accoudés au bar de l'hôtel.

C'est qui eux ? demande-t-elle froidement en continuant de marcher.
Ce sont les italiens, ils seront présents à la grande réunion, lui répond André.
Nom ?
—Les Romulus, répond-il mécaniquement.

Louisa pénètre dans l'ascenseur qui possède un accès direct à sa chambre.

Madame Rodincourt... marmonne Louisa la bouche en biais. J'ai l'impression d'appartenir à une famille consanguine d'Angleterre.
—C'est pour brouiller les pistes.

Les portes métalliques s'ouvrent sur une vaste suite luxueuse illuminée par le soleil. Les baies vitrées offrent un panorama exceptionnel sur l'océan et presque comme à porter de main, un magnifique jardin exotique se déploie face au salon.
D'un geste lasse, Louisa jette son sac sur l'immense canapé blanc et propulse aussitôt ses talons aiguilles contre le mur.

C'est horrible ces trucs ! s'exclame-t-elle en massant ses orteils.
Bon, la réunion commence dans quelques heures, dit André en ouvrant le frigo. Tu devrais te reposer et relire tes dossiers clients. Comme tu le sais, je ne pourrai pas être présent au meeting car seul les grands dirigeants des cartels ont le droit d'accès.
—C'est sûr au moins ? Je risque pas de me prendre une balle perdue entre les deux yeux ?
—Après le G7 qui est la réunion des sept plus grands dirigeants du monde libre, je crois que cette réunion est la deuxième plus sécurisée au monde. Il ne t'arrivera rien et je ne te quitterai pas des yeux.

André sert un grand verre de whisky et découpe soigneusement deux rondelles de citron vert pour le martini frappée de Louisa.
À peine a-t-il le temps de la rejoindre, qu'on tape à la porte.

Pas le temps de se reposer, on est ici pour les affaires, proclame Louisa en ouvrant.

La jeune dirigeante fait alors face à trois hommes imposants qui s'écartent devant elle.
Henrique Tavares, tout vêtu de blanc et orné de bijoux dorés aussi kitch les uns que les autres, tend chaleureusement ses bras vers l'avant.

Louisa ! Quel plaisir ! Enfin nous nous retrouvons !

À LA TÊTE DU CARTEL : IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant