À LA TÊTE DU CARTEL : II

Chapitre 87 - Concessions

—Nous participerons... mais nous voulons des garanties et une baisse des prix conséquente s'agissant de nos livraisons en Europe de l'Ouest, annonce l'un des italiens.
—Le cercle ne peux pas s'engager pour la baisse des prix, réplique Ajay. Vous devez négocier en personne avec ALLOS et la Norway. Néanmoins, concernant les garanties, je peux vous assurer que le cercle n'oubliera pas votre contribution. Je suis ravie que vous ayez compris l'importance d'augmenter les enveloppes pour les journalistes et hommes politiques. Nous devons protéger nos arrières et agir de manière soudée.
—Je participe aussi, lance le chinois plein de vigueur. Mais je demande également une baisse de prix.
—Nous participerons aussi à l'augmentation de la contribution annuelle, annonce Rosy et sa sœur.
—Pareil, ajoute Zaklov.

Louisa et Rof, furtivement, s'observent et comprennent tout les deux qu'il faudra faire des concessions. Rof se lève de sa chaise.

—Je suis d'accord. Pour tout cartel contribuant à l'augmentation des pots de vin, je m'engage à diminuer de 30% mes frais de livraison. Et évidemment, je privilégierai les cartels les plus généreux.

Oléana ne semble pas d'accord avec la décision de son père mais tâche de rester silencieuse. Elle observe Louisa qui réfléchit en écoutant André lui murmurer des mots à l'oreille.

—Merci beaucoup monsieur Thorsen, répond Ajay satisfait.

Ce dernier se retourne en direction de Louisa, comme pour attendre enfin un geste de sa part. Un long silence s'empare de l'assistance.
Louisa se lève à son tour.

—Au vu de ma responsabilité dans cette affaire de la station pétrolière, je propose aussi 30% de diminution de mes frais de livraison pendant une année entière. Et...

Louisa marque un moment d'hésitation.

—Et je laisse enfin le droit à la Norway d'accoster dans les ports européens afin de faciliter les livraisons de ses clients.

Un long murmure s'empare de l'assemblée. Rof Thorsen semble aussi étonné par cette annonce surprise.

—Espèce de connasse ! Mais tu te fous de ma gueule ?! argue soudainement Oléana.

Toute la table se replonge à nouveau dans le silence. Les yeux plein de fureur, Oléana se lève de sa chaise.

—Alors tout ce bordel pour rien ?! Je te signale que c'était l'objet de mon accord !
—Oléana, calme toi, lance Rof.

Comme des félins prêt à bondir, Louisa et Oléana s'observent avec insistance.

—Ton contrat que tu as voulu me forcer à signer en kidnappant l'un de mes collaborateurs ? Tu parles de cet accord ?
—Depuis le début, je ne désirais qu'une seule chose ! Une seule ! Et tu es restée sur tes positions de vieille Reine à la con !
—Oh... pauvre Oléana qui comprends enfin qu'elle à chier en négociation et surtout n'est pas digne de son héritage !

Tandis que Rosy s'esclaffe de rire, avec un air enjoué lui déformant le visage, Oléana grimpe subitement sur la table pour atteindre Louisa. Rof la rattrape in-extremis.

—Oléana non ! Arrête ! hurle-t-il. Tu nous fais honte !
—Bon sang ! Calmez vous ! lance Ajay. Nous étions sur la bonne voie ! Mademoiselle Thorsen, rasseyez-vous s'il vous plait !
—ALLOS n'a pas cessé de nous assouvir ! Nous tous ! scande Oléana à tout les cartels réunis. Et ajourd'hui vous voulez payer pour ses erreurs ?!
—On paie aussi pour les tiennes connasse, lance Rosy sans aucun respect.
—Votre comportement prouve que Louisa a raison. Vous n'êtes pas digne de siéger ici, ajoute Zaklov.

Ajay, furieux, se lève de sa chaise. 

—S'il vous plait, n'en rajoutez pas ! Encore une fois, nous ne sommes pas ici pour compter les erreurs des autres !
—Surtout que nous sommes tous responsables Oléana, dit Louisa. Si nous continuons sur ce chemin, ALLOS et la Norway disparaîtrons et je l'ai compris. Nous ne pouvons pas continuer notre guerre si...

Louisa s'interrompe subitement lorsque son regard est interpellé par un garde de sécurité situé à l'extérieur. Titubant, sa main ensanglantée glissant contre la fenêtre, il peine à se maintenir debout.
En une fraction de seconde, aussi furtivement qu'une brise d'air pénétrant dans la pièce, une balle vient transpercer la vitre du salon. Le crâne d'Ajay Indrajit explose tandis que son corps propulsant du sang, vient s'effondrer devant le cercle. Comme dans une bulle loin du temps, tout semble s'arrêter. Le visage imprégné de sang, Louisa reste fixe dans le silence le plus total.
André vient subitement l'attraper et la projette au sol.

—Sniper !!! À terre !!