Louisa pénètre dans la salle de réception. Vu le bruit émanant de la pièce et les rires tonitruants s'en extirpant, Louisa fut surprise de n'apercevoir que deux personnes attablées autour d'un fastueux repas.
Un homme et une femme, très élégants tout les deux, se lèvent aussitôt.—Mademoiselle Conti ! dit l'homme étriqué dans son costume. Je suis ravis de vous rencontrer. Enfin !
Louisa sourit et ne manque pas de remarquer la ressemblance flagrante avec Del-Orti. Elle lui tends la main silencieusement.
—Vous ne savez pas qui l'on est ? demande la jeune femme à ses côtés.
Louisa, toujours silencieuse, hoche négativement de la tête.
—Merde André ! T'aurais pu au moins lui dire qui on était ! On a l'air de quoi ?
—André n'est pas très bavard... réplique sèchement Louisa.
—Enfin nous entendons le son de ta voix ! scande l'homme en regagnant la table. Je vous sers un verre ? Un whisky André ?
—Avec plaisir Francisco.L'élégante femme pose amicalement la main sur le dos de Louisa et lui montre sa chaise.
—Asseyez-vous, vous devez être épuisée. Au fait, je m'appelle Alexia.
Devant les grandes fenêtres du XVIIIe, Louisa observe furtivement les magnifiques jardins se situant à l'arrière de la grande demeure.
—Que buvez-vous Louisa ?
—Euh... Un bon rouge si vous avez.
—Évidemment, réplique aussitôt Alexia en débouchant une bouteille.Les grands verres généreusement remplis, Louisa est soudainement accaparée par les regards de ces deux étrangers.
—Alors ? demande Francisco qui ne cesse de fixer Louisa. Tu étais dans la vallée ?
Louisa ne répond pas immédiatement, déconcertée par la question.
—Ne t'en fais pas Louisa... Tu peux tout leur dire. Ils sont au courant de tout, dit André rassurant.
—Oui ! Puisque nous sommes les enfants d'Alessio ! scande Alexia en fixant André.
—Tout les deux ?
—Oui ! Francisco est l'inéducable aînée, assez chiant, mauviette et exubérant. Il va sûrement vous énervez ! Et je suis la cadette, la belle et succulente Alexia Rosa Del-Orti !
—Ravie de vous rencontrer... répond timidement Louisa en arrachant une grande goulée de son verre.Francisco se lève subitement de la table.
—Tu plaisantes ?! C'est nous qui sommes ravis ! Tu es l'élue de mon père, tu as repris ALLOS comme un putain de chien de l'enfer !
Louisa sourit tandis que Francisco, les doigts bardés de bagues, continue à faire l'éloge de la Reine d'Europe.
—Depuis que tu as débarqué... Nos vies ont changé. Andrej Kïska, le pitoyable et misérable Andrej Kïska...
Comme une chape de plomb venant s'abattre du plafond, Alexia baisse la tête à l'évocation de ce nom.
—Je suis persuadé qu'il est derrière la mort de notre père... Il a envoyé cette voiture, ce fameux matin... Vous y étiez il me semble ?
Cela faisait fort longtemps que Louisa ne s'était pas remémorée l'assassinat de Del-Orti. Le choc, le fracas de son corps sur le bitume, les hurlements, la foule paniquée... Revivre ses souvenirs provoque un puissant frisson d'effroi dans tout ses membres.
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À LA TÊTE DU CARTEL : II
AzioneCouronnée « Reine d'Europe » par les cartels du monde entier, Louisa se doit d'assumer seule ses responsabilités de dirigeante. Au cœur d'une guerre sans scrupule avec la Norway Arctic, la jeune étudiante désire remettre ALLOS sur le chemin de la gl...