Chapitre 46 - En position

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Vous êtes en position ?

Un petit bip émane du talkie-walkie.

Oui lieutenant. Rien à signaler pour l'instant, nous attendons les instructions.
—Reçu. Restez sur vos gardes. Nous n'avons aucune idée de l'horaire et beaucoup d'incertitudes sur le lieu du rendez-vous. Vous me signaler le moindre mouvement Johnson, compris ?
—Reçu cinq sur cinq lieutenant.

À une centaine de mètre au Nord, l'officier Sara reste camouflée derrière des camions conteneurs aux abords du quai B. En cette nuit sombre, la lumière des lampadaires brillent étrangement sur les quais bétonnés et
Sara ressert le col de sa longue parka autour de son cou. Son regard scrute les alentours avec intensité.

Et vous Sara ? Vous êtes en position ?
—Oui lieutenant, rien aussi à signaler de mon côté, répond-elle en chuchotant. Je peux vous poser une question lieutenant ?
—Bien sûr, allez y. Vous êtes inquiète ?
—Pas du tout, j'ai déjà effectué des interventions même si je m'habitue toujours pas à ce foutu gilet pare-balle. Mais êtes-vous sûr que l'on peut faire confiance à notre source ? Si ça se trouve, c'est un leurre pour nous piéger.
—La mère de Louisa Conti en personne m'a transmis cette information. Vu les relations tendues qu'elle entretient avec sa fille et sa volonté de nuire à ALLOS, je lui fais confiance. De toute façon, nous n'avons pas le choix. Nous devons avoir des résultats à présenter au président. Et surtout n'oubliez pas notre objectif premier. Nous voulons Louisa Conti vivante. Ne la visez pas.
—Reçu lieutenant. Et pour les autres personnes présentes avec elle ?
—Pas de quartier, répond le lieutenant avec véhémence.

Dans le véhicule banalisé situé à l'extérieur du port de Marseille, le lieutenant Bérard observe les caméras de surveillance sur un petit ordinateur portable disposé sur ses genoux. Voilà plusieurs heures qu'il guette les multiples entrées du port et au moindre mouvement suspect détecté, c'est à lui de donner l'ordre à une escouade de quinze policiers sur-entraînés.
Cependant, son expérience à traquer la Reine d'Europe pendant plusieurs semaines lui a prouvé que rien n'est aussi simple. Il ne peut s'empêcher d'éprouver un étrange sentiment de déjà-vu, comme une redondance cosmique, et sa petite voix intérieure ne cesse de lui répéter que cette mission n'ira pas à son terme. Mais aujourd'hui, les moyens qui lui sont accordés sont largement supérieurs à ceux du petit commissariat dans lequel il œuvrait auparavant. Son talkie-walkie grésille subitement. Ses pensées s'évadent tandis que la voix de Sara résonne dans l'habitacle du véhicule.

Lieutenant, nous avons du mouvement. Une berline noire vient de prendre place sur le quai B. Que fait-on ?

Le lieutenant Bérard inspire profondément puis appuie sur le bouton de son talkie-walkie.

On en finit avec Louisa Conti.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant