Chapitre 3 - Pas de vagues

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Bonjour Henrique, comment vas-tu ?

Les deux chefs s'enlacent de manière amicale. Louisa n'avait pas revu Henrique Tavares depuis longtemps, mais son soutient sans faille durant sa longue cavale et surtout ses conseils avisés, lui ont prouvé son respect et sa grande fidélité durant les dures périodes.

Eh bien ! Moi qui pensait avoir la meilleure chambre du palace, je me suis trompé, dit-il en balayant la pièce du regard.

Louisa rigole doucement.

Eh oui, j'ai mes contacts.
—Je vois... Ta réputation de Reine d'Europe te suit de près !
—Vous connaissez mon collaborateur André ?
—Bien sûr que je le connais ! Fidèle comme un chien à Del-Orti, vous aussi votre réputation vous précède.

André reste silencieux mais remercie Henrique d'un geste discret des yeux.

Je t'en prie Henrique, assied toi, dit Louisa en gagnant l'immense banquette en cuir.

Sans rien demander, Henrique attrape le verre de whisky d'André et le boit d'une traite.

Ah ! J'en avais besoin ! Tu voulais qu'on se rencontre pour la grande réunion ou par rapport à ta guerre menée en toute discrétion contre la Norway Arctic ?
—À ton avis ? Ils m'ont pourri la vie durant des mois et ont même risqué la vie de ma famille et de mes collaborateurs. Tu as des nouveaux renseignements ?

Henrique tend son verre vide à André.
Par ce geste supérieur, il lui fait clairement comprendre qu'il est ici pour le servir et évidemment, cela déplaît fortement à ce grand gaillard qui seconde la Reine d'Europe. Mais André ne bronche pas et rejoint le bar.

Mes informateurs en Norvège et en Suède m'ont informé que la Norway Arctic est devenue terriblement discrète. Ils se focalisent sur leur spécialité en sondage des fonds sous-marins et vont bientôt inaugurer une plateforme pétrolière aux larges des côtes norvégiennes. En ce qui concerne l'acheminement de la drogue et des armes, plus rien n'a été détecté sur le marché provenant de la Norway.
—C'est étrange, susurre Louisa. Tu penses que les Balaz dirigeaient absolument tout alors ?
—Non, les Slovaques sont des merdes. Même toi, petite princesse toute fraîchement débarquée dans le milieu, tu as réussi à les éradiquer. Je pense que les racines du mal sont beaucoup plus profondes.
—Et elles vont où ces racines ? interroge André en lui tendant un nouveau verre rempli.
—Aucune idée, mais leurs attaques ciblées montre clairement une haine profonde à l'égard de ALLOS ou de Del-Orti. Au vu de ce qu'il va se dire à la réunion, tu dois rester discrète Louisa. L'affaire du manoir des Balaz et la disparition d'Andrej Kïska a contrarié beaucoup de personnes et je pense qu'ils ne se gêneront pas pour te le dire.
—Qu'ils me le dise alors. Je gère mes affaires internes comme bon me semble.

Henrique ricane doucement et encore une fois, avale d'une traite son whisky.

Tu n'as pas perdu de ton panache ! Mais reste discrète Louisa, c'est moi ton ami, qui te le demande. Moi aussi je protège mes affaires.

Louisa le regarde longuement dans les yeux puis, saisit d'un geste sec son verre à martini tout en s'affalant dans la banquette en cuir.

Très bien Henrique... soupire-t-elle. Je te promets qu'on ne fera pas de vagues.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant