Chapitre 13 : Lluliana

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Je ne tardai pas à aller me coucher. J'avais suffisamment dépensé d'énergie pour la journée. Thysen me rejoignit un peu plus tard dans notre chambre.

— Tu ne dors pas ?

— Mmh.

— Viens-là, me dit-il en me tirant dans ses bras.

Le lendemain, nous obtînmes des nouvelles réjouissantes. Les cinq suspects étaient tous encore sous surveillance, cependant, l'un d'entre eux avait quitté la capitale tard dans la nuit. Les agents en charge de le pister avaient atteint une partie du pays où plusieurs guildes de mercenaires avaient leurs quartiers généraux. Notre homme était entré dans l'un d'entre eux. Évidement à l'heure actuelle, les agents n'avaient pas pu pénétrer à l'intérieur. Les guildes étaient extrêmement bien protégées. Dans le cas contraire, cela ferait longtemps que ces groupes auraient été dissouts, ils étaient, depuis plus longtemps que je ne l'avais su en tant que simple citoyenne, un problème que les souverains essayaient de résoudre. Nous étions en pleine discussion à propos du problème que cela posait lorsqu'une servante annonça l'arrivée de personnes à laquelle je ne m'attendais pas.

— Mes parents sont ici ?!

— Oui, princesse Lluliana, ils attendent dans le hall.

— Amenez-les dans le salon des lys, ordonna la reine. Lluliana, va voir tes parents. Avec toute cette histoire, Thysen et toi ne leur avez pas donné de nouvelles depuis trop longtemps.

J'acquiesçai et sortis rapidement. J'étais gênée que mon père et ma mère aient osé débarquer ainsi au palais à l'improviste. Je savais bien que je ne leur avais pas parlé depuis des semaines, mais ils devraient comprendre que la situation actuelle était urgente. J'entrai dans le salon.

— Maman ! Papa ! Qu'est-ce que vous faites ici ? Vous

Je m'interrompis au contact de Thysen. Il ne lâcha pas mon bras, même pour saluer ces invités impromptus.

— Voilà un garçon poli ! Tu devrais prendre exemple sur lui, Lluliana ! s'exclama mon père.

— Chéri, c'est un prince, ne parle pas de lui aussi familièrement ! le réprimanda sa femme.

Je soupirai.

— Ecoutez, je suis désolée de ne pas être venue récemment vous voir, mais je n'avais vraiment pas le temps. Avec la couronne dans la nature

— Justement ! On est venus pour ça ! Tu n'es pas impliquée dans ce bordel, n'est-ce pas ?

— Bien sûr que j'aide, papa ! Je ne vais pas juste regarder les autres gérer ce problème.

— En vérité, Lluliana a énormément contribué. Sans ses capacités nous serions dans une situation bien plus complexe que maintenant, précisa Thysen.

Je lui étais reconnaissante de me soutenir, malheureusement, cela eut l'effet inverse que celui escompté - mes parents étaient encore plus remontés. Ils accusèrent Thysen de me mettre en danger. Qu'il ne se rendait pas compte que lui et sa famille avaient reçu depuis petits des entraînements pour faire face à ce genre de situation. Avec les meilleurs professeurs qui plus est. Alors que moi non. Je leur rappelai que j'avais également suivi des cours de combat, mais ils balayèrent cet argument d'un revers de main. Leur comportement remuait pas mal de choses en moi. J'étais en colère, honteuse et blessée. Surtout blessée. Ils ne faisaient ni confiance aux Abredringa, ni à moi. J'allais mexprimer sur le sujet quand Thysen prit la parole.

— Je suis désolé, cependant, je ne peux pas vous laisser tenir de tels propos. Ni mes parents, ni moi-même ne laisserions Lluliana s'engager dans des missions qu'elle ne pourrait pas gérer. De plus, elle est capable elle-même de reconnaître ses limites. Comme vous pouvez le constater, nous sommes ici aujourd'hui alors que la localisation de la couronne d'Edymont est toujours inconnue. Nous n'avons pas été envoyés à sa recherche car à ce stade, c'est trop dangereux pour nous deux. Seules les personnes qualifiées sont déployées. La reine et le roi n'envoient personne au casse-pipe. Maintenant, veillez m'excusez, on m'attend.

La couronne d'EdymontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant