Chapitre 18 : Thysen

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Aujourd'hui était un jour de fête. Ma fête. J'étais heureux de partager ce jour avec toute la capitale. Pour une fois, les cristallins étaient plus intéressés par ce qui se passait dans les rues de la ville que dans la salle de réception. Tout comme je l'étais. Puisque c'était en mon honneur que cet anniversaire était organisé, je me devais d'être présent au palais. Je savais cependant que je n'y passerais pas la soirée. Lluliana et moi mourions d'envie de rejoindre la foule. Pour l'instant, j'étais assis sur la terrasse de notre chambre attendant qu'elle finisse de s'habiller. Herlev était particulièrement illuminée ce soir. De temps à autre, le vent m'apportait des bribes de musique.

— Thysen ?

Je me retournai au son de la voix de mon épouse. Je restai figé. J'entendis son rire qui me fit revenir à moi. Je me levai et la rejoignis, lui pris les mains. Elle entrelaça nos doigts. Lluliana portait une longue robe blanche, du col à ses hanches, des fleurs avaient été brodées. Elles étaient parfaitement accordées à mon costume orange. Une rose ornait le côté gauche de son crâne, là où ses cheveux n'atteignaient plus ses épaules depuis un mois.

— Tu es magnifique, me complimenta Lluliana.

D'une main, elle replaça mes cheveux. Elle s'attarda ensuite sur mon visage.

— Je suis désolée, je t'ai fait attendre.

— Ne te souviens-tu pas ce que je t'ai dit ce jour-là ? commençais-je en levant sa main où un anneau ornait son petit doigt à la hauteur de nos visages. Tu as le droit de me faire attendre. Ce que j'aurais dû ajouter c'est que tu n'as pas le droit de rester loin de moi !

Lluliana m'adressa un sourire mi-amusé, mi-attristé.

— Ça ne se reproduira plus, je te le promets.

— Bien ! C'est tout ce que je voulais entendre, dis-je en l'attirant contre moi.

Nous restâmes dans cette position plusieurs minutes. Si les invités ne nous attendaient pas, je ne l'aurais pas lâchée de la nuit. Main dans la main, nous traversâmes les couloirs puis le jardin. Le ciel était dégagé et la chaleur était agréable.

— Il y a un an jour pour jour, j'ai prié les étoiles pour que cette année, je ne me présente pas à mon anniversaire seul, confiai-je. Elles m'ont entendu.

Mon visage était illuminé par la joie qui brûlait dans mon ventre.

— Quand tu as touché la pierre, me dit Lluliana en faisant trainer les mots, et que j'ai ressenti que j'étais celle qui avait été choisie pour toi, je n'y croyais pas. Je pense que ma peur me faisait nier l'évidence. Je n'étais pas certaine de me présenter à toi jusqu'à ce que nos regards se soient croisés au milieu de cette foule. Je me souviens du ton de Nehmrou lorsque je lui ai demandé à te rencontrer. J'ai cru que j'allais repartir avec un corps couvert de bleus !

— En parlant de Nehmrou, qu'est-ce qui s'est passé entre les deux ? Du jour au lendemain vous êtes devenue amies. Ce qui n'était pas gagné.

Un garde nous ouvrit la porte. Lluliana resserra ses bras autour du mien.

— Ça ne s'est pas fait du jour au lendemain. Disons qu'on a appris à se connaître et qu'elle a cessé de m'accuser de t'avoir volé.

— Hé ! Tu n'es pas obligée de m'exposer devant lui. Ni qui que ce soit d'ailleurs ! cria une voix dans notre dos.

— Je n'ai encore rien dit, se défendit Lluliana.

— Ce gars est idiot mais il lui arrive d'avoir des flashs de clarté !

— Elle n'a pas tort, je crois avoir deviné pourquoi Attendez, qu'est-ce que tu viens de dire, Nehmrou ?!

Les deux filles rigolèrent. Je venais de confirmer les dires de mon aide de la plus belle et évidente des façons ! Finalement, ce n'était pas si mal quand elles étaient en mauvais termes : au moins elles ne se liguaient pas contre moi.

La couronne d'EdymontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant