Chapitre 14 : Thysen

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Au moment où nous pensions pouvoir profiter de vacances, ces mercenaires avaient tout envoyé en l'air. Les jours, les semaines s'enchaînaient les uns après les autres et nous n'avions toujours aucune nouvelle de Lluliana. Cela me rendait dingue de savoir que j'étais celui qui avait été sauvé et non elle. Je souhaitais tellement qu'ils soient parvenus à la reprendre elle plutôt que moi. J'avais l'impression que depuis que j'avais croisé son regard dans la foule ce jour-là, je ne lui avais apporté que des ennuis. D'abord ces filles sur la grande place de Vizulk, mon comportement distant le premier mois, et toute cette histoire de couronne d'Edymont. Si nous ne nous étions pas unis, elle n'aurait pas eu à s'inquiéter de cela, elle n'aurait pas eu à traverser le pays à la recherche d'Haahdou et surtout, elle ne serait pas entre les griffes de ces mercenaires. Tant de choses étaient arrivées en si peu de temps

— Laisse ce coussin tranquille, me dit Nehmrou.

Je revins sur terre, dans le salon de notre suite. Mes aides étaient assis en face de moi. Ils me regardaient comme si j'avais une corne qui poussait au milieu du front.

— Quoi ? dis-je agressivement. Pourquoi vous me fixez ainsi, tous les deux ?

— On sait que tu te fais un sang d'encre pour Lluliana, Thysen, mais tu devrais plus faire attention à ta santé, mentale et corporelle, tu ressembles à un fantôme, m'indiqua Akki.

— Et avec le peu que tu as dormi, tu dois avoir la capacité intellectuelle d'une branche en ce moment. Comment tu comptes l'aider dans cet état, huh ?! s'exprima Nehmrou en haussant le ton. Tu n'es de loin pas le seul à t'inquiéter pour Lluliana et vouloir son retour.

— Ce ne doit en tout cas pas être ton cas.

Un court silence suivit mes mots.

— Tu es injuste, Thysen. Je me retire, ne demande pas mes services avant de t'être calmé.

Akki sortit également de la pièce. Je pris le temps pour réaliser ce que j'avais fait. J'étais tellement en colère que je n'arrivais plus à me contrôler. Je regrettais, Nehmrou avait raison à cent pour cent, j'avais été injuste.

Cinq autres jours passèrent. Mes sauts d'humeurs rendaient la situation plus compliquée pour mes proches. Je n'avais jamais dû autant m'excuser auprès d'eux.

Contre toute attente, la situation se détériora d'un cran. Les mercenaires n'avaient pas montré un signe de vie depuis l'affrontement à la clairière. Ce fut aujourd'hui que cela changea. Un message nous parvint :

« Chère famille souveraine, commençait la vidéo, il est temps que vous disparaissiez. »

— Eh bien ! Ils ne vont pas par quatre chemins, commenta Opeï, le mari de Nahnko.

« Nous, membres des guildes de mercenaires, ne pouvons supporter plus longtemps votre règne. Aujourd'hui, nous vous déclarons la guerre. Bien sûr, si vous vous retirez de votre position sans rechigner, nous ferons un geste et vous laisserons passer le reste de votre vie paisiblement. Cependant, nous pensons vous connaître suffisamment pour deviner que vous vous accrocherez au pouvoir comme des sangsues ! »

— C'est quoi ce délire ? s'exclama Isola. Allons-nous vraiment faire face à une révolte ?

— Elle n'est pas non plus inattendue, répondit son père. Et comme la dit ce chef de guilde, nous allons nous battre. Ce n'est pas comme s'ils nous prenaient au dépourvu ! Je crains le chaos dans notre pays si ces gens en prenaient les rênes !

Dans leurs rangs, des rires s'étaient fait entendre après que nous avions été traités de sangsues, ils disparurent lorsque le discours reprit. Ce fut une femme qui prit la parole, Elofy, cheffe de la guilde qui retenait prisonnière Lluliana. Je pourrais la reconnaitre n'importe où, n'importe quand tant je m'étais concentré sur elle et ses sbires afin de sauver mon amour. Mon visage s'assombrit, je vouais une telle haine pour cette femme !

La couronne d'EdymontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant