L'université est gigantesque, encore plus grande que sur les photos. J'ai la brochure sous les yeux que je connais par cœur à force de la décortiquer.
La plupart des logements étudiants que Yale appelle « Residential Colleges » est située dans la partie la plus ancienne du campus. Dans une démarche d'unité, les nouveaux étudiants sont affectés au hasard dans un des 14 établissements résidentiels, où ils vivent avec des colocataires et partagent la salle de bains.
Génial.
Dans le même bâtiment, les étudiants ont également accès à des salles communes, des salles de jeux, des studios de danse, des salles de musique pour s'entraîner, des salles de sport, des réfectoires et des « butteries », qui vendent des en-cas. Quant aux étudiants de première année, c'est-à-dire moi, ils sont parqués dans une résidence universitaire qui leur est spécialement dédiée, et ne peuvent s'installer dans un « Residential College » qu'à partir de leur deuxième année.
_ Ça va aller ma chérie. Maman caresse ma longue chevelure en reniflant de la manière la plus discrète qui soit, elle pleure, j'en suis sûre, pitié pas maintenant, pas devant tout le monde.
Papa porte mes valises à l'étage, mon numéro de chambre est le 256. J'ouvre celle-ci avec la clé qu'on m'a donnée un peu plus tôt à l'accueil. Je ne m'attarde pas sur la déco, c'est une chambre d'étudiant tout ce qu'il y a de plus banal.
_ C'est parfait. J'indique à mes parents pour les rassurer, voyant leur mine contrite. Eliott fait rouler sa petite voiture sur l'encadrement de la porte en faisant vroum vroum, puis se jette sur un des lits.
_ Prends celui-là il est à côté de la fenêtre. (Dit-il survolté). Comme ça tu pourras me faire coucou quand j'aurais du mal à m'endormir.
_ Alors ce sera celui-ci. J'attrape Eliott dans mes bras et nous nous faisons un gros câlin tous les deux étendus sur le lit. Il est temps de se dire au revoir. Je préfère ne pas les raccompagner jusqu'à la voiture, je me connais, je risque de fondre en larmes. Papa et maman chacun leur tour me serre dans leur bras. Puis c'est au tour de mon petit frère de me dire au revoir.
_ Je t'aime ma Loulou d'amour, pour toujours.
_ Je t'aime poussin. Soit sage avec papa et maman et si tu veux, tu peux dormir dans mon lit.
_ Ouais, génial ! S'écrie-t-il. Il n'en faut pas beaucoup pour rendre heureux ce petit bonhomme.
Les voilà partis, je me retrouve complètement seule. Ma colocataire n'est toujours pas arrivée.
Je range mes affaires aux emplacements qui me sont réservés et décide d'aller vagabonder sur le campus.
Cette université est magnifique, elle me laisse sans voix, sa devise :
Lux et Veritas
(Lumière et vérité)
Tous les bâtiments ont le même style architectural, j'observe les tours, les vitraux, les vieilles briques, tout est somptueux et j'ai un peu l'impression d'être à Poudlard.
La bibliothèque est remarquable, on dirait de l'extérieur une église avec des symboles gravés symbolisant toutes les grandes civilisations de l'histoire (byzantins, aztèque, grecs, égyptiens...) avec des grandes portes en bois massif et des vitraux. L'intérieur ressemble toujours à une église mais avec des livres sous clefs et des petits salons cosy pour les consulter. Je n'aurai pas le temps de tout voir aujourd'hui, mais une chose est sûre, j'adore déjà cet endroit.
Je déambule dans les allées et j'ai la désagréable impression de tourner en rond. Moi et mon sens de l'orientation.
_ Perdue ?
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Parce que ce sera toujours toi !
RomanceLou Parker est de celles qui font des plans sur la comète, qui s'imaginent une vie réglée comme du papier à musique. Toujours studieuse, altruiste, d'une sagesse volontaire sans jamais vouloir causer de désordre ou de déséquilibre. Elle le sait...