Chapitre 10 - Lou

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Asher vient de balancer son plateau sous le regard médusé de ses potes, je jurerai que c'est de ma faute, simple intuition féminine. Quand il m'a vu, il a immédiatement changé de comportement et j'ai ressenti comme un malaise. Je suis sûre que c'est à cause de ce que j'ai osé lui demander la vieille. Il avait l'air tellement abasourdi et contrarié, pourtant je ne lui ai pas demandé la lune, lui qui collectionne les conquêtes d'un soir, ça ne devrait pas l'effrayer plus que ça. Suis-je à ce point repoussante pour qu'il n'ait pas accepté sur le champ, on parle quand même de 500 dollars. Depuis que j'ai mis les pieds dans cette université, j'ai l'impression d'être en roue libre, je ne me reconnais pas, je ne suis pas très fière de moi et j'ai l'impression que cette fois, je n'arriverai pas à sortir la tête de l'eau. Pourtant je ne vois pas d'autre alternative.

Je ne le devrais pas mais je pars à la poursuite d'Asher sous les yeux d'Ezra qui doit être furax de voir que malgré sa mise en garde, je joue les effrontées. J'arrive rapidement à sa hauteur, ma main agrippe son avant-bras et je le tire en arrière. Aussitôt, il se débat et cherche à fuir.

_ PARKER tire-toi ! Siffle-t-il en s'écartant.

Il me regarde un instant, ses yeux ont perdu leur éclat habituel. Je ne supporte pas d'être face à la détresse des gens, c'est plus fort que moi, Jake dit souvent que je suis atteinte du syndrome du sauveur et qu'il faudrait que j'apprenne à me libérer de ce besoin maladif d'aider les autres.

_ Est-ce que c'est à cause de moi ? J'ose demander.

_ T'es pas le centre du monde PARKER, alors lâche moi tu veux bien.

Je refuse de croire que je n'y suis pour rien et pourtant je le laisse s'en aller et retourne prendre ma place aux côtés d'Ezra qui souffle de façon désespérée.

_ J'ai agi bêtement. Dis-je pour ma défense.

_ Lou chérie, tiens-toi loin du mâle (mal). Dit-il dans un cri aigu.

_ Ce n'est pas simple, comme je te l'ai dit je le connaissais d'avant et...

_ Oui moi aussi je le connais et très bien. (Conclue-t-il). Allez viens, on va être en retard à notre premier cours. Je file dans le bâtiment C tandis que Ezra part en direction du A.

J'écoute Madame MILS d'une oreille, on ne peut pas dire que je suis vraiment concentrée. Depuis la lecture de mon journal devant la moitié de l'université, je vois bien que l'attitude des élèves a changé à mon égard. Si avant ils ne me calculaient pas, aujourd'hui ils semblent tous intéressés par ma vie sexuelle inexistante. On se croirait dans une mauvaise série B. Merci les réseaux sociaux, car tout le monde a l'air au courant.

Si je pouvais m'enterrer je le ferais. Comment changer mon image trop lisse, je ne vois qu'une seule solution celle que j'ai proposé à Asher, une fois que tout le monde m'aura vu l'embrasser ils sauront qu'on ne s'est pas arrêté là, car Asher ne s'arrête pas là, il a une réputation à tenir.

Et du jour au lendemain, tout le monde se fichera éperdument de la petite Lou, je serai une fille parmi tant d'autres.

_ Mlle PARKER, vous êtes avec nous ? au tableau, m'intime Madame MILS.

Génial.

En me levant, je fais tomber mon pot à crayon, ce qui déclenche le rire de toute l'assemblée.

Je m'agenouille pour ramasser mes affaires qui se sont éparpillées un peu partout et lorsque je replace mon pot sur mon bureau, j'y trouve un préservatif à la place.

_ Qui a mis ça là ? Je regarde partout autour de moi, ça pourrait être n'importe qui.

_ Mlle PARKER vous avez fini de vous donner en spectacle. Venez donc nous dire ce que vous pensez de cette œuvre.

Parce que ce sera toujours toi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant