Chapitre 34 - Lou

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Ça fait trois nuits que Asher a déserté, tout ça parce que j'ai mangé du chinois à emporter en plein milieu d'une réunion de travail avec le fils de mon patron. On nage en plein délire. Il est devenu incontrôlable, et lorsque Alexander m'a appelé sur mon portable, il a littéralement pété un câble. Une fois Asher sorti du restaurant, j'ai tout de suite rappelé Alexander pour m'excuser. Son père lui a parlé de ma passion pour le dessin et la peinture, il m'appelait pour me proposer de ramener quelques toiles, ce que j'ai fait le lendemain. Voyant là une opportunité.

Ce mois de décembre est rude, la neige envahit les routes et les températures sont glaciales. Ce matin ma voiture peine à démarrer et personne à l'horizon pour m'aider, j'entends par personne "Asher», d'habitude il se propose toujours, soit pour m'emmener, soit pour déneiger mon pare brise et démarrer le moteur pour qu'il y ai le chauffage quand je m'installe au volant. Ses petites attentions me manquent tout comme lui. Néanmoins je n'ai pas l'intention de faire le premier pas, je n'ai rien à me reprocher. J'arrive au boulot avec 10 minutes de retard, je salue Louisa qui m'accueille avec une tasse de chocolat chaud et quelques viennoiseries. Louisa est très gentille, elle a à peu près le même âge que moi, elle est toujours souriante

_ Merci Louisa. Sale temps aujourd'hui.

_ Ça va être comme ça toute la semaine d'après la météo.

_ La poisse.

Je me faufile silencieusement dans le couloir pour ne pas me faire remarquer.

_ Panne de réveil Lou ?

Scande Alexander depuis son bureau. Il a cette manie de laisser sa porte ouverte et d'observer tous mes faits et gestes, il met la barre très haut et oublie parfois que je ne suis qu'une stagiaire et que je suis là pour apprendre.

Je ne réponds pas, je n'ai pas une minute à perdre, j'ai une pile de dossiers sur mon bureau. Je sursaute en le voyant dans l'embrasure de ma porte.

_ Avec mon père nous avons sélectionné deux de vos toiles, elles sont accrochées dans la galerie.

Nous sommes unanimes, vous êtes extrêmement talentueuse.

_ Oh merci, je vous en suis vraiment reconnaissante. Puis-je savoir lesquelles vous avez préféré ?

_ Pour tout vous dire, les trois méritaient notre attention, mais par manque de place il a fallu faire un choix, «L'air du temps » et « Possession divine » sont les toiles que nous avons retenu.

_ Ce sont mes préférées aussi, le dernier je ne sais même pas pourquoi je l'ai présenté, c'est raté, complètement raté, vous n'osez peut-être pas me le dire par politesse mais je sais que ce tableau ne vaut rien.

_ Hey, Lou... Lance Alexander d'une voix se voulant rassurante.

Je le coupe.

_ Je suis une perfectionniste et quand il s'agit du dessin je donne tout ce que j'ai, mais là je suis déçue.

_ On peut pas être bonne à tous les coups, même Picasso a essuyé quelques échecs.

Il a raison, alors je ne dois retenir que le positif, deux toiles sur trois m'appartenant sont actuellement exposées dans la galerie. Ça représente tellement pour moi. Je suis excitée, j'aimerai prendre mon téléphone pour annoncer la nouvelle à Asher, mais je ne le fais pas.

Sur les coups de midi, mon téléphone fixe sonne, c'est Louisa, elle m'informe que quelqu'un à la réception est là pour me voir.

_ Tu es sûre Louisa, pour moi ?

Parce que ce sera toujours toi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant