Qu'est-ce que j'ai fais ? qu'est-ce que je lui ai fait ? C'est de ma faute, tout est de ma faute.
Je ne mérite pas de vivre, je suis le pire monstre de la terre, je viens de perdre la personne que j'aimais le plus au monde, la personne qui comptait le plus pour moi, qui donnait un véritable sens à ma vie, j'ai tout gâché, tout fait foirer et tout ça pourquoi, parce que je suis un putain de jaloux, j'ai toujours été un connard avec les filles, mais là, ça va bien au delà, il n'existe pas de mot pour caractériser ce que je suis.
Karma de merde, j'aurais pu y rester mais non, je m'en sors avec quelques côtes cassées, et elle hein, elle... !!! Je hurle en jetant tout ce que j'ai à ma portée. C'est tellement injuste, je voudrais remonter le temps et ne jamais être monté dans cette voiture de malheur.
Quelques secondes d'inattention et voilà le chemin qu'à pris ma vie, je ne suis plus rien sans elle. J'ai envie de crever mais comment faire, je ne sais même pas comment m'y prendre, toutes mes tentatives sont restées vaines. Je chiale comme un gosse depuis des jours, j'ai vomi mes tripes, j'ai brûlé les restes de ma voiture, j'ai essayé de me jeter d'un pont, j'ai avalé une boîte de cachetons, j'ai mis une putain de corde autour de mon cou mais je ne suis jamais parvenu à descendre de la chaise. Je suis pathétique, bon à rien. Je suis qu'une merde, un looser, un assassin, voilà ce que je suis.
Ezra est là, Paula ma tante est là, ses parents sont là, son petit frère est là, je n'arrive pas à affronter leurs regards, leurs larmes, leur douleur, putain c'est trop dur. Cette douleur qui me comprime les poumons et qui m'empêche de respirer, je ne la supporte plus, je suis en train de devenir fou. Une fois qu'ils sont tous partis, je m'effondre. Ils me filent des trucs pour soi-disant atténuer la douleur, pour m'assommer, pour m'empêcher de penser. Mais ça ne fait rien, j'ai l'impression d'avoir des éclats d'obus dans le cœur.
Ma tante me tient la main, pour essayer de me rassurer depuis qu'elle est dans ce putain de lit, inerte.
_ Elle est en vie. Me Chuchote-t-elle.
Elle est dans un putain de coma depuis 8 huit jours, c'est comme si elle était morte. C'est du pareil au même.
_ Elle est en vie, dit-elle encore en me caressant les cheveux.
_ Laisse moi seul avec elle. J'ordonne.
Elle dépose un baiser sur ma joue et sort de la chambre. Ce lit, cette odeur, ces fils partout, cette image d'elle, est insoutenable et pourtant elle est belle, magnifique, sa peau est rose comme un bonbon, ses paupières sont closes, mais jamais je n'oublierai la couleur incroyable de ses yeux. C'est une espèce de fée avec des pouvoirs insoupçonnés.
Je suis là, allongé, accroché à la femme que j'aime, dans la peur omniprésente de la perdre, mais au fond je sais que je l'ai déjà perdu, submergé par toutes les émotions possibles.
Je tiens sa main, et je lui parle, je lui dis à quel point j'ai besoin d'elle, à quel point elle est forte et courageuse, elle l'a montré plus d'une fois. Je regrette de ne pas avoir été à la hauteur pour elle, je ne l'ai jamais vraiment mérité. Cette fille est douce, gentille, altruiste, elle ne pense qu'à faire le bien autour d'elle, elle donnerait sa vie pour les autres. Elle mérite de rester parmi les vivants, et surtout elle mérite mieux que moi. Je n'oublierai jamais, sa démarche mal assurée lorsqu'elle est rentrée dans la salle de sport la première fois avec son tee-shirt Yale et ses grosses lunettes, ce que j'ai ressenti lorsqu'elle a posé son index sur mon torse, faisant le contour de mes tatouages, quand elle était dans ma douche derrière moi, quand je l'ai allongé sur mon lit la première fois, sa première fois. Quand pendant des semaines elle m'emmenait des gâteaux alors que j'essayais par tous les moyens de la tenir loin de mon cœur, de la protéger de moi. Quand on est allés à la mer et que j'ai jeté cette bouteille pour elle. Je n'oublierai jamais tous ces moments, je ne l'oublierai jamais.
Je chuchote dans son oreille :
_ "Parce que ce sera toujours toi".
VOUS LISEZ
Parce que ce sera toujours toi !
RomanceLou Parker est de celles qui font des plans sur la comète, qui s'imaginent une vie réglée comme du papier à musique. Toujours studieuse, altruiste, d'une sagesse volontaire sans jamais vouloir causer de désordre ou de déséquilibre. Elle le sait...