Mon Passé ; Mon Supplice.

Chapitre 09

C'est quoi son problème à cette fille nom de Dieu ?
Mais fait chier, j'avais promis de ne pas sortir de mes gons mais là c'est trop.
Je viens d'arriver dans cette entreprise. Et le but de ma venue c'est de donner un coup de main à ma cousine histoire de booster sa boîte et non que je sois le sujet principal des ragots, il en est hors de question.

Mon regard courroucé la pousse à céder mais elle râle tout de même alors qu'elle décroche le téléphone.

Il faut que je me calme pour ne pas déverser toute la colère que je ressens là présentement sur elle.

Elle sait quelque chose, j'en mettrais ma main à couper...et s'il faut que je la menace ou la torture pour qu'elle crache le morceau, je le ferai.

__ Elle arrive...mais s'il te plaît Pharell, garde ton calme d'accord ?

Mon silence est la seule réponse qu'elle reçoit de ma part.

Elle pense que j'en suis pas conscient?
Je sais que je dois garder mon calme, il le faut même... Parce que me connaissant, je pourrais faire quelque chose dont je regretterai certainement plus tard.

                      ~Mila~

Plantée au milieu du vaste bureau de Natacha Kakou qui se trouve être ma boss, je me demande encore une fois ce que je fous ici...

Même si à dire vrai, j'ai une petite idée.

Mais comment leur faire comprendre que je n'ai aucune réponse à leurs questions ?!...
Comment lui faire comprendre à lui.

Parce qu'à première vue, ce type là n'a pas l'intention de zapper ce qui s'est passé il y a à peine des minutes.

Je ferme les yeux quelques secondes et le regard suppliant et désespéré de ma meilleure amie avant de sortir du bâtiment avec la patronne agresse violemment mon esprit et je réprime un juron puis grimace.

Elle a peur.
Elle a peur de la réponse que je vais donner au Big Boss ici présent...

Sauf que je n'ai pas compris pourquoi.
Canny me connait. Et elle sait que je la trahirai jamais.
Bien vrai que ce type est flippant dans tout le sens du terme...
Un regard froid et glacial.
Une expression terrifiante sur la tronche.
Une carrure plus qu'imposante et j'en passe... Mais rien de tout ça ne me fera dire ce qu'il ne faut pas...
De toute façon qu'est-ce que j'ai à dire ?!...

Rien.
Que dalle.

À lui, j'ai strictement rien à dire alors qu'il aille se faire voir avec sa tronche de "je fais peur à tout le monde" ça ne prend pas avec moi...

Non, sérieux ?

Essaye de te convaincre toi-même avant...
Mais merde, je tremble de tout mon être tellement je flippe.
Ce bureau que j'ai toujours trouvé exagérément grand est devenu riquiqui tout à coup. Je n'ose pas croiser son regard ni celui de son clone raté, ni celui de la patronne.

Mais merde, qu'est-ce que je fous ici?... Et pourquoi ils ne disent rien, ils attendent une invitation ?!

HÉ HO, C'EST VOUS QUI M'AVIEZ DEMANDÉ ALORS, FAITES MOI VOTRE PROCÈS QUE JE ME TAILLE D'ICI, JE COMMENCE À MANQUER D'AIR, PUTAIN.

J'inspire silencieusement puis expire de la même manière.
Faut que je fasse comme d'habitude : rester sereine, l'air de rien même si à l'intérieur, mon âme me hurle fous le camp... et vu qu'ils n'ont pas vraiment envie de faire le premier pas et préfèrent m'étudier sur tous les angles pour des raisons que j'ignore, je décide alors de me lancer; après tout, je suis celle qui est pressée de se tirer d'ici, ils sont plutôt à l'aise à me reluquer comme si j'arrivais d'une autre planète.