Ma Maladie Et Moi

Son appel

-Bonne nuit Érika.

-Bonne nuit mademoiselle Agnès, dis-je différemment.

Ayant remarquée mon mécontentement elle me donne une bise sur la joue. Sa réaction me réveille d'un coup. Je pose une main sur ma joue droite et la regarde très étonnement. C'est vrai qu'elle me donnait des bises quand j'étais petite, mais ça fait maintenant plus de six ans qu'elle m'en avait pas donnée.

-Ton père sera bientôt là. Ce n'est pas Une raison pour te morfler, dit-elle en me rassurant avec un sourire.

-Oui je sais, mais il me manque tellement...

Je baisse nerveusement la tête. C'est vrai que j'ai l'habitude de passer beaucoup de temps avec lui. Mais quand il n'est pas là je sens comme un vide dans mon cœur. J'ai jamais compris pourquoi, mademoiselle Agnès est là, Brigitte, Yohan et Kagami aussi sont là, même Amel. Mais je n'arrive pas à ressentir la joie que je ressens à chaque fois qu'il est à mes côtés.
   Ça fait des mois qu'il est parti, et je n'ai presque aucune nouvelle de lui.

Mademoiselle Agnès me tiens tendrement le menton et relève ma tête vers elle.

-Cesse ce visage abattu. Je suis là moi,  et il y'a aussi Yohan, Brigitte et Kagami. C'est pas une raison pour s'attristée. Maintenant je veux un sourire de ma Erika, de la Erika que je connais et que j'aime autant.

Ses mots me touchent profondément. Comment ne pas sourit après de tels compliments ?
Je lui donne le sourire qu'elle voulait voir depuis quelques jours.

-Je te reconnaît maintenant, toujours rayonnante.

-Merci mademoiselle Agnès. Je me sens beaucoup mieux maintenant.

Elle me fait coucher sur mon lit et me couvre avec ma couverture.
Après m'avoir souhaitée bonne nuit pour la dernière fois, elle sort et part.
Je reste un moment éveillée. La faible lueur bleuâtre de la lune éclaire ma chambre comme jamais. L'admirer me donne une nouvelle idée de chanson.
  Je me relève de mon lit et m'installe à mon bureau. J'allume mon ordinateur et part faire un tour sur mon site internet. Mademoiselle Agnès n'est pas au courant, sinon elle n'aurait jamais acceptée que je crée un site internet. À chaque fois que je regarde sur mon site, je vois des tag de messages du genre : “ je suis votre plus grand fan 😍 !!! ”; “Je vous admire tellement 💞” ; « j'adore vos chansons, vous avez une voix d'ange»...
Étrangement, je me demande s'ils étaient au courant de ma maladie, comment réagiront-ils ?

Je lance un grand soupir en m'apprêtant à l'éteindre mais je reçois un nouveau message. Je prends la peine d'y jeter un coup d'œil : «Cher Érika mon nom est Kiniwa, et je vis avec mes deux parents sans oublier mon frère. J'ai vue ta pub qui disait que tu voulais avoir un ami lycéen ou même collégien, je suis en ma première année au lycée et en voyant ces propos sur toi, je voulais en avoir le cœur net ! Es-ce vrai que tu veux avoir des amis lycéens ? »

Je relis le message encore une fois et deux, puis trois. Répondre ? Mais quoi dire ? Comment lui expliquer cela si elle veut plus de détails ?
Après réflexion je me décide à répondre : « Oui, c'est bien le cas».
Sans perdre une minute, je reçois un autre message : « Alors je serai ton amie lycéenne ! Tu peux compter sur moi. Et merci pour le message, ça m'a beaucoup émut 😇 Je serait présente pour ton prochain concert, j'en bave déjà ! ».
Je m'en doutais, mais ce n'est pas ce que je voulais... Je crois plutôt qu'elle s'intéresse à ma carrière professionnelle qu'à ma vie. Je veux un ami qui ne me considère pas comme cette fille célèbre qui chante, mais plutôt, une fille normal. Une fille qui rêve d'une vie normale, sans maladie, sans célébrités...

Mon téléphone se met à vibrer sur mon lit. J'éteins mon ordinateur et rejoins ce dernier. Ce que j'attendais depuis tout ce temps se réalise enfin ! Il m'appelle !
  Je décroche sans tarder.

-J'y crois pas c'est vraiment toi ? Alors tu veux que nous soyons enfin amis ?!

-Tu devrait plutôt commencer par une salutations. Si je t'ai appelé c'est parceque toi, tu m'as appelée plus de cent fois ! Et ça, pendant que j'étais au cours.

-Oups désolée...

-Et comme ça ne suffisait pas tu m'as envoyée cent cinquante message.

-Je promet de ne plus recommencer si toi tu promets de me donner plus de considération.

Il Soupire profondément et hésite à répondre. Je serre mon drap très fort dans ma main, de peur qu'il raccroche. Alors qu'il était sur le point de répondre, je le devance.

-Je veux qu'on se revoit encore demain !

Il reste muet un instant et répond calmement.

-Non j'ai des choses importantes à faire.

-Je t'invite dans une bâtisserie ! Et c'est moi qui régale.

-Tant qu'il auras de la bouffe, alors c'est d'accord.

-Rendez-vous à quinze heures, et pas de retard !

Après ces mots, je raccroche mon téléphone et me laisse tomber sur le lit. Je reste souriante jusqu'à l'aube. Il est d'accord pour me voir juste pour de la bouffe...

                             💮🌼🌸

-Que préférez-vous ?

-Pour moi ça serait une glace à la menthe.

-Je prend la même chose.

-Tout de suite !

Après avoir pris nos commandes elle se retourne pour aller les cherchers. Je ne quitte pas mon nouveau ami des yeux.

-Tu aurait pû prendre autre chose, me dit-il en me fixant.

Grâce à mes trois complice, j'ai pû m'échapper de la maison sans que mademoiselle Agnès ne s'en rend compte. Je sais que ça risques de dégénéré si jamais elle l'apprend. Mais au moins j'ai un petit temps pour moi.

-Voici vos commandes, bonne dégustation !

Elle dépose nos deux commandes sur la table et part en souriant. Je n'ose pas touchée ma glace en première, j'ai peur de m'effondrer en sa présence. La glace à un impact négatif sur moi. Alors je laisse passer pour cette fois.

-Alors pourquoi tu m'as invité ? Me demande-t-il en mangeant sa glace.

-Je veux que tu sois mon ami.

-Et pourquoi ?

-Comme ça tu me parlerais chaque jour de tes journées passées au lycée.

-Pourquoi mes journées ennuyantes t'intéressent ?

-Je suis sûr qu'elles ne sont pas aussi ennuyantes comme tu le dis.

-Tu te trompes sur toute la lignée. Si tu crois que c'est un lieu paradisiaque, alors tu te fou le doigt dans l'œil.

-N'exagère pas, allé raconte moi juste une de tes journées passionnante.

-Tu as frappée à la mauvaise porte. Tu devrais plutôt t'intéresser aux lycéennes de ton genre.

-J'aimerai bien, mais elles s'intéressent toutes à mes chansons qu'à moi...

Il me regarde désintéressement et jette un coup d'œil à sa montre qui était à son poignet.

-Il faut que je rentre maintenant, il se fait tard, dit-il en se relevant.

-Mais on a échangés trente minutes à peine. Et puis tu n'as même pas fini ta glace.

-J'ai des choses plus importantes à faire. Alors...

Je le devance en lui donnant un petit baisé sur la joue droite. Il reste muet un instant et met sa main sur sa joue.

-Merci d'avoir mit de côté ces choses aussi importantes pour juste répondre à ma préoccupation, mumurais-je gentiment à son oreille.

Il ne réagit pas, chose surprenante, je m'éloigne un peu de lui, les regards sur nous m'oblige à m'en aller avant que quelqu'un ne me reconnaisse avec cette casquette rouge.

-Au-revoir ! Dis-je en partant.