*6 juin 837*
D'après les dix complices de Loïk Ravenfield, qui avaient fini par passer à table lors des interrogatoires, le plan de ce dernier était seulement de faire peur aux Aguilera, et de m'emmener sans faire de remous. Mais ils n'avaient pas prévu que mon père ait le cran de s'interposer pour protéger sa famille... et tout était parti en vrille à partir de là. Les homicides involontaires de mes parents et des domestiques présents (excepté le majordome et une jeune domestique, en repos ce jour-là), les blessures sur moi et les deux associés de mon père, l'incendie de ma maison qui leur aurait permis de faire disparaître les preuves et les derniers témoins. Sans se douter que ça finirait malgré tout par se retourner contre eux un jour.
Tout ça parce qu'un enfoiré, dérangé psychologiquement, me considérait comme un objet au point de « m'enlever à ma famille ».
Lui comme ses complices devaient payer le prix fort pour leur crime odieux et gratuit.
A cause d'eux, j'avais perdu ce que j'avais de plus cher : ma famille.
Je n'avais désormais plus personne de ma famille en vie.
Mon père n'était pas le genre d'homme à se laisser intimider aussi facilement. Malgré son caractère facile et que tous l'appréciaient pour sa personnalité, il n'était pas né de la dernière pluie. Il aurait protégé sa famille, ses salariés, et ses amis au péril de sa propre vie s'il le souhaitait.
Ce détail-là, Loïk Ravenfield l'avait sous-estimé.
Ces derniers jours, je commençais à retrouver quelques souvenirs de ma vie d'avant, par morceaux seulement. Ce n'était pas une situation facile parce qu'ils revenaient là où je m'y attendais le moins. En faisant quelques tâches ou en étant témoins de certaines scènes de la vie quotidienne. Le traitement que les médecins de l'hôpital de Shiganshina m'avaient indiqué fonctionnait, pour le moment, mais ça n'effaçait pas pour autant le manque d'êtres chers et le stress post-traumatique. Erna Rosenberg m'avait dit que le trouble du stress post-traumatique causait chez les patients l'évitement de parler des événements traumatisants qu'ils avaient vécus. C'est le cas chez moi. Je n'arrivais pas à parler du sujet sans ressentir des sueurs froides et avoir les moins qui tremblent. Comment gérer un traumatisme pareil ?
Erwin essayait de rester le plus de temps à mes côtés et de me rassurer. Il me protégeait du mieux possible des problèmes de l'extérieur en parlant peu de mes soucis, pour ne pas m'inquiéter outre mesure. Je lui en étais extrêmement reconnaissante car je ne savais pas si j'aurais supporté davantage d'informations.
Ça me rassurait également que le Major Shadis l'ait autorisé à rester près de moi dans ce chalet à l'écart de tout, ça permettait d'avoir un peu de compagnie vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Avec la tournée des soldats veillant les horizons à tour de rôle, difficile de nouer des liens.
Les provisions commençaient à manquer. La prochaine cargaison passera dans deux jours, si ma mémoire était bonne.
Alors que je vaquais à mes occupations au rez-de-chaussée, dans le courant de la matinée, un détail me fit tilter. Erwin n'était pas réapparu depuis le petit-déjeuner, comme s'il s'était volatilisé. Aucun bruit ne parvint à mes oreilles, si ce n'était que le silence.
C'est inquiète que je montais rapidement à l'étage afin de m'assurer que tout allait bien, et en entrant dans une pièce servant à la fois de bureau et de bibliothèque, c'est là que je retrouvai Erwin plongé dans ce qui ressemblait à un rapport. Un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres.
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« 𝓢𝓸𝓾𝓿𝒆𝓷𝓲𝓻𝓼 𝓸𝓾𝓫𝓵𝓲𝒆́𝓼 [SNK ~ Erwin x OC] » / TERMINÉ
Fanfic« Mai 837. Au cours d'une journée comme les autres, le Bataillon d'exploration est sollicité par des soldats des Brigades Spéciales. Ces derniers venaient d'intervenir sur un incendie suspect. Bilan : cinq morts, deux blessés légers, et une jeune fe...