« 𝓢𝓸𝓾𝓿𝒆𝓷𝓲𝓻𝓼 𝓸𝓾𝓫𝓵𝓲𝒆́𝓼 [SNK ~ Erwin x OC] » / TERMINÉ

Chapitre 11

*17 mai 837*

La première chose que je vis en entrant à l'intérieur de la boutique de vêtements Hauru's Shop, était sa décoration simple. Sur un ton légèrement orangé, cela donnait un accueil tout à fait chaleureux et charmant à la fois. La caisse se situait au fond de la boutique, les rayons n'étaient pas grands mais mettaient en valeur les vêtements pour femmes et autres accessoires qui étaient accrochés sur des cintres pour les uns, et posés sur des étagères pour les autres. Je ne quittais pas les présentoirs des yeux, émerveillée par ce que je voyais. L'idée que je travaillais là avant l'incendie était difficile à croire ; je n'aurais jamais pensé que ç'aurait été possible. L'amnésie dont je souffrais ne m'aidait pas vraiment, pour tout vous dire.
Akiko, qui était restée auprès de moi tout du long, demanda si un détail me revenait. Sous la capuche, je secouai lentement la tête.
- Non, aucun, murmurai-je, et pourtant j'ai la sensation d'être déjà venue ici. Est-ce que ça compte ?
- C'est même déjà pas mal, je dirais, confirma Akiko, rassurante. Si tu as cette sensation, ça prouve le lien qui t'unit à cet endroit. Vois ça comme un bon début.
- C'est une façon positive de voir les choses.
En réalité, je ne savais plus quoi en penser. C'est vrai, l'impression de déjà-vu prouvait que j'étais venue dans cette boutique, que je la connaissais personnellement, mais ça ne m'aidait pas beaucoup pour la suite. Aucun souvenir n'était remonté pour prouver le lien qui m'unissait à Hauru's Shop. C'était une maigre victoire. Je gardais pour moi ce côté pessimiste de la réalité pour ne pas qu'Akiko le remarque et s'inquiète un peu plus avant de me poser toutes sortes de questions.
Akiko était une jeune femme adorable. Elle faisait de son mieux pour me rassurer et m'aider dans la recherche de mes souvenirs perdus, et je lui en étais très reconnaissante. Malgré tout je ressentais un immense vide au fond de mon cœur, comme si je n'étais pas satisfaite de ce que j'avançais. Ou, du moins, du peu que je venais de découvrir... Peut-être l'envie de brûler des étapes ? En tout cas, je venais de réaliser une chose : ce n'est pas en voulant aller plus vite que la musique que j'allais retrouver la mémoire plus rapidement.
Akiko finit par voir que j'étais perdue dans mes pensées.
- Nasrin ? Tout va bien ? Tu te souviens d'un autre détail, d'une impression de déjà-vu ?
Je mis quelques secondes pour répondre, hésitante :
- Euh... Oui, tout va bien, je vous... je te remercie, balbutiai-je en rectifiant ce que je m'apprêtais à dire. Désolée, je réfléchissais - par rapport à tout ça. C'est difficile de croire que j'ai travaillé ici, avant l'incendie.
Akiko posa une main rassurante dans mon dos, pour me rassurer et aussi pour me faire comprendre qu'elle serait toujours là pour m'épauler.
Une femme au début de la cinquante, les cheveux grisonnants, à l'allure soignée et à l'air sympathique, apparut alors au fond de la boutique. Et avant même que nous ayons eu le temps de l'apercevoir, elle s'était dirigée vers nous en nous saluant amicalement. Elle se nommait Wendy Fuyumi. Et apparemment, elle se révélait être la directrice de Hauru's Shop et mon employeur - et aussi que nous étions proches, avant l'accident. Elle savait à peu près tout ce qui m'était arrivé. Avec l'accord du Général, le Major Shadis l'avait tenue au courant de l'évolution de mon coma, les soins apportés, et aussi de l'amnésie qui avait été diagnostiquée à mon réveil. Et pas plus tard qu'avant-hier, il l'avait prévenue que l'un de ses soldats - Akiko, en l'occurrence - m'emmènerait à Hauru's Shop pour m'aider à retrouver quelques souvenirs.
La dénommée Wendy ne cachait pas son inquiétude à mon sujet et questionnait Akiko, qui répondait au mieux pour la rassurer. Je restais là à regarder la scène, sans rien dire. Son nom ne me disait rien, absolument rien, et je ne me rappelais pas que nous étions bonnes amies, malgré la différence d'âge. En revanche, son visage et ses gestes prévenants me semblaient étrangement familiers. Et quelque chose sembla soudain se débloquer d'un coup dans un coin de ma tête...