Marinette
Ça ne sert à rien de tourner autour du pot quand on connaît déjà la réponse, malgré tout je reste sur mes positions et continue de remuer tout ce que je peux dans tous les sens. J'ai peur d'avoir raison. J'ai peur de la vérité. Et si je gagne du temps en l'ignorant volontairement, je suis garante de ma perfidie et de ses conséquences. Je sais que c'est égoïste, que j'ai un comportement de gamine. Si quelqu'un pouvait lire dans mes pensées, il m'incendierait sans hésitation.
J'essaye de faire comme si, tout allait bien, comme si l'impact de chaque mot ne parvenait pas à me toucher. Mais je ne suis pas indestructible. Et à chaque fois qu'Adrien prononce une syllabe qui va à mon encontre, mon ventre se retourne, j'ai les tripes en feu, et les parois de mon cœur se ficellent durement. Ces derniers temps, les souvenirs me plongent dans un mélancolie amère dont je déteste le goût.
— Je déteste perdre le contrôle... Je murmure, Adrien lève la tête mais je garde mon regard fixé sur le sol. Il s'approche.
— De quoi tu parles? J'inspire, expire, mais je ne peux pas lever la tête.
Mes yeux dans son regard...? Non.
On est tous obligé de passer par un moment ou on est forcé de faire face à ce qu'on redoute le plus. Et bien, maintenant, voici mon tour. J'y suis arrivée. Et comme une âme en peine, je gratte encore du temps. Mais je n'en ai plus, tout est épuisé car, il est temps de passer à l'acte. La fuite m'abandonne à son tour désormais et se relie à la fin des illusions.
Traîtresse.
Une de plus.
Un de moins dans mon équipe.
L'étau imaginaire autour de mon cou se resserre, mon souffle devient plus court.
Quant Adrien capture mon menton entre ses doigts, un courant électrique me traverse l'échine, et à l'instant où mes yeux croisent les siens, j'ai l'impression que tout mon monde s'écroule avec lui.
La vue troublée et dérangée par des larmes que je n'avais pas remarqué, cette prise de conscience pèse lourd et les pensées hasardeuses qui l'accompagnent encore plus. Si le temps pouvait être de mon côté. Si seulement, je n'avais pas à lui parler... Si, par tous les Dieux qui demeurent toujours invisibles, l'un d'eux pouvaient prendre forme humaine et venir me sortir de là.
Il faut vraiment que je me calme, je suis déboussolée. C'est à cause du manque de sommeil. Oui, c'est à cause de ça.
— Marinette, qu'est-ce qui t'arrive? Pourquoi tu pleures? Il demande inquiet, et c'en est trop, j'explose de rage.
Je secoue la tête, il baisse sa main.
— Je ne pleure pas! Je crie furieuse. Tu ne comprends vraiment rien, c'est toi qui m'énerve! J'en ai marre de te voir, de te parler, je ne veux plus que tu m'approches! Depuis que tu me parles, j'ai que des mauvaises surprises! Tu détruis tout sur ton passage, Adrien. T'es une vraie tornade et je refuse de subir les pots cassés plus longtemps.
— Si tu dis ça à cause de ce qu'il s'est passé avec Alya, je n'y suis pour rien si elle t'a mentis. Tu... Il commence mais je l'interromps les poumons gonflés et les poings serrés.
— Elle m'a mentis parce qu'elle t'aimait! Tu comprends au moins ce que ça veut dire aimer quelqu'un?
Mes yeux brûlent, je continue de pleurer alors que je ne suis pas triste. Du revers de la main j'essuie rapidement mes yeux.
Je suis en colère.
Oui, vraiment furieuse contre lui.
Parce que maintenant plus rien ne va. Depuis qu'il me parle, tout ce que j'ai autour de moi se fragilise ou se détruit. Il me fait me sentir si merdique, je n'ai pas besoin de lui pour me le rappeler. Mais juste qu'il y arrive, me bouleverse.
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Bad babysitting (réécriture)
FanfictionMarinette est embauchée comme babysitter dans une famille et en arrivant, quand la porte s'ouvre elle découvre le nom : Agreste. Peut-être finalement que le garçon superficiel et populaire de son lycée va lui donner plus de mal que prévue... *** ⇢...