S1 E15 "Un triste choc"

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Bonsoir, je suis heureuse de vous retrouver avec ce nouveau chapitre. Malgré l'heure tardive (mais je pense que vous commencez à avoir l'habitude avec moi hélas...), je voulais vous demander votre avis face à l'histoire, savoir comment vous la trouver ?

Voilu!! Bonne lecture. 🍿


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Adrien

— Où étais-tu tout ce temps ? Pourquoi tu ne répondais pas à mes appels ? Me sermonne ma mère tout en rangeant ses affaires dans son sac dans l'entrée.

Adossé dans l'encadrer de la porte de la cuisine, les bras croisés contre mon torse, je lève les yeux au ciel en soupirant. J'adore ma mère, mais là, elle me soule vraiment beaucoup.

— J'ai plus dix ans maman, je peux faire des trucs sans te le dire. Je suis pas mort non plus.

— À ce que j'en sache, tu en restes mon fils et un résidant dans ma maison. Les règles tu les connais déjà, je ne t'apprends rien, jeune homme. Me réprimande-t-elle durement, et elle se retourne, les lanières de son sac sur son épaule.

Pour ne pas envenimer la situation, je préfère garder le silence. J'ai appris au fil du temps que les mots ne sont jamais la bonne solution quand la colère se faufile dans l'ombre. Ma mère a beaucoup de choses à gérer ces derniers temps, mais depuis la mort de mon père, elle ne s'est jamais autorisée à retrouver l'amour. Peut-être qu'elle est frustrée. Après tout, ça fait quatre ans maintenant...

Son décès nous a tous changé à jamais. Mais ma mère en fut la plus touchée de tous. Elle s'est retirée dans sa chambre pendant six mois, sans en sortir, entourée de cartons qu'elle était allée chercher dans le grenier. Elle logeait dans les souvenirs, dans le passé total, et il n'y a que comme ça qu'elle est parvenue à faire son deuil. Mais pendant qu'elle se gérait, j'ai du me prendre en main tout seul. J'ai été abandonner à mon propre sort, j'étais trop jeune. Ce qui a causé un nombre incalculable de conneries.

Alcool, drogue, dépravation... J'ai coulé, en voulant me sauver de tous mes démons. La nuit, je remplaçais mes heures d'insomnies par des soirées sans fin, des parties de jambes en l'air nulle à chier. Que de la merde, pour ainsi dire.

Aujourd'hui, j'ai du recul. Mais avant, j'ignorais tout. Je lui en ai tellement voulu. Mais elle n'y était pour rien, mon père était l'amour de sa vie... Et sûrement, il le restera pour l'éternité. Ils étaient de vrais âme-sœur de ce qu'on m'en a dit.

— N'oublie pas la promesse que tu m'as faite. Pas de bêtises pendant mon absence. Rappelle-t-elle sérieusement, d'un regard réprobateur.

Puis elle se détourne et claque la porte derrière elle pour activer le verrou. Je soupire quand je vois la porte fermée pour de bon. Ensuite, doucement, je me tourne vers les escaliers et regarde tout en haut en me demandant ce que Marinette peut bien faire avec Félix.

Par ailleurs, un sentiment de jalousie s'immisce lentement dans mon cœur. J'imagine toute l'attention qu'elle apporte à mon cousin et même si c'est complètement absurde, je lui en veux de préférer se concentrer sur lui plutôt que sur moi. Ma mère m'interdit d'approcher de trop près d'elle, elle a raison de la protèger. Je vais lui briser le cœur, je ne suis bon qu'à ça. Mais j'ai eu espoir de changer, il y a peu. Très vite, la réalité m'a rattrapé et m'a asséné une bonne tarte pour me rappeler qui j'étais vraiment.

Je suis un monstre. Une créature prête à tout pour contrôler les autres tellement j'ai l'impression de perdre pieds. Pour rassurer mon égo, je souille celui des autres. J'abaisse ma flèche et tire dans le cœur de la proie la plus faible. J'aime avoir le dessus, je me sens puissant et supérieur. Sûrement cela doit être dû à ce manque de confiance énorme et béant que j'ai à l'intérieur de moi.

Bad babysitting (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant