S1 E26 "Quiproquo"

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Adrien

Mon corps est tout engourdie, j'inspire toutefois puis expire difficilement. Nino continue de surfer sur son téléphone, assit juste à côté de moi. Doucement, j'enfonce ma tête à l'intérieur du croisement de mes bras. Je ferme les yeux, attendant impatiemment que la sonnerie retende et signale la fin des cours. Nous sommes installés sur un banc en face de l'école, on attend, parce qu'évidemment nous avons été virés de classe.

L'histoire pourrait être grandiose et extravagante, elle pourrait se montrer digne des plus beaux et majestueux films d'Hollywood, mais malheureusement il n'en y est absolument rien de tout cela. Pour Nino le discours et surtout l'excuse pour le virer est : d'avoir trop rit ou trop fort. Quant à moi, pour avoir provoquer ses éclats de rire.

Comme si, j'étais responsable de l'humour des autres. Le prof n'a pas hésité à dire que j'entravais son cours et l'empêchais d'instruire le peu d'élève qui se montrait discipliné contrairement à moi.

— Je suis grave en manque... soupiré-je pour briser le silence et démarrer un sujet de discussion, ayant marre de ne rien faire.

Ruminer sur mon existence est un hobby dont j'arpente les rues et chaque recoins à chaque fois que l'ennuie ou la solitude apparaissent dans mon dos.

— Bah ce soir y a une fête chez Kim si tu veux. Me répond Nino.

— Je parle pas de ça, c'est pas d'une fête que je veux, rétorqué-je aussitôt d'un ton lasse et sans vie, les yeux lourds je pose mon menton sur mon avant-bras et braque mes yeux devant moi. Du coin de l'œil, je peux voir Nino, en train de me fixer.

— Qu'est-ce t'as ? Demande-t-il et il hausse un sourcil.

— Je suis juste un peu stressé, soufflé-je et je plisse les yeux, fixant le tronc d'un arbre à cinq mètres plus loin en face de nous.

— Branle-toi alors, pourquoi tu me prends la tête comme ça ? M'interroge-t-il et je tourne la tête vers lui avec un petit sourire narquois.

— Eh, ça va Ninochou, rougit pas. Lancé-je.

Il écarquille les yeux, il retire aussitôt sa casquette et je me redresse en me tournant au moment où il me frappe.

— Connard ! Rappelle-moi une seule fois comme ça et je te broie ce qui te sert de couilles, gronde-t-il et je ricane.

— Bien sûr... comme si les tiennes étaient en meilleurs états en ce moment ! Rétorqué-je en souriant.

Discrètement, j'aperçois un faible sourire apparaître au bord de ses lèvres. Il remet sa casquette en même temps.

— Non. C'est vrai. Mais moi je me la ferme ! Il rouspète.

— En ce moment on s'est ramollie, on attrape plus rien. Je lâche d'un ton fade sans grande conviction.

— Et la faute à qui ? Tu me lâches que des plans ! T'es pas venus de tout le week-end, t'as abusé ! C'était naze sans toi, je suis pas resté et voilà le résultat... Soupire-t-il.

Une pensée se rattache aux événements de ce week-end et quand une belle petite bouille jaillit dans mon esprit, j'esquisse aussitôt un sourire. Je n'ai pas été très présent pour mon meilleur pote et c'est mal, mais d'un autre côté j'ai su me rapprocher d'une autre personne. Quelqu'un qui a été très loin et qui désormais est beaucoup plus proche.

Je ne sais pas comment prendre le fait qu'on se soit embrassé. Je sais pas non plus si c'est normal de m'en réjouir autant ? Nino ne sait rien de tout cela, j'ai préféré ne rien lui dire. Pour l'instant, j'attends. J'attends que cela se concrétise si c'est possible. J'attends... qu'elle soit officiellement à moi.

Bad babysitting (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant