S1 E29 "Tirer sa révérence"

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Marinette

Certaines fois, on oublie les raisons qui nous ont séparé de certaines personnes, on oublie à quel point on a été trahis et comment pendant une période la souffrance fut forte. Mais heureusement, des traces appelées aussi des vestiges parviennent à survivre au temps et ancre pour nous ces fragments passifs.

Je remarque à présent, avec un peu de recul, à tel point les années brulent et carbonisent les sentiments qu'on éprouve. Certes, il reste toujours un sentiment adressé à ce qui n'est plus mais rien de comparable.

Des images avec des sentiments, finalement c'est tout ce que ça devient.

Comment oublie-t-on quelqu'un qu'on a adoré quand l'histoire est terminée, qu'on a atteint la dernière page ? Doit-on ouvrir un autre livre, écrire de nouvelles pages ou partir et ne plus jamais se retourner ?

Je refuse de la laisser partir, je ne veux pas la perdre mais tout me pousse à croire que j'en ai pas le choix. A travers des bons souvenirs, j'essaye de nous retenir, peu importe que la fin est été brutale. Elle ne doit pas partir. Il faut garder en tête qu'une aventure a eu lieu et qu'une histoire et une relation a existé.

C'est beau seulement ces mots pincent violemment mon cœur et laisse derrière eux dans ma poitrine une sensation de brûlure.

Au bout d'un moment, le mal ne touche plus que ce qu'on le laisse toucher, n'est-ce pas ?

Alya et moi on s'était toujours dit meilleure amie, on s'était promis de rester ensemble jusqu'à la fin. Une amitié à la vie à la mort. Et voilà où nous en étions, aujourd'hui.

Cette belle promesse, tous ces mots, on les jetait au feu maintenant ?

Je faisais quoi de ses affaires dans ma chambre ?

De nos photos dans ma maison et mon téléphone ?

Devais-je me débarrasser de tout ?

Cela n'aurait rien changé, j'allais continué d'y penser. Elle serait rester dans un endroit où il n'aurait pas été suffisant d'appuyer sur une icône, d'attraper un sac poubelle.

Il y a dans l'air, partout autour de moi, de terribles chimères qui dès à présent flottent dans l'air devenus nostalgique. Parce que j'ai envie de lui pardonner et jeter aux ordures les délires tordus et pesants. Mais on ne fait pas du bien sans faire du mal. Qui sait même où se dresse la frontière entre les deux ?

Les amitiés ne sont pas toutes faites pour être éternelles mais j'ai l'impression que l'amour apporté ne compte pas non plus. Est-ce la force qu'on introduit, la manière dont on s'y prend pour que ça marche, qui change tout ?

Je refuserais toujours de croire que personne ne s'est efforcé d'aimer quelqu'un qui ne l'aimait plus.

Pourtant dans tout ce désordre, on oublie les raisons qui ont provoqué la guerre, on continue de s'efforcer de croire qu'elle s'arrêtera et qu'un jour il y aura une paix. Au fond, j'ai peur comme tout le monde, je suis incapable de gérer mes émotions et cela créer un bordel sans nom dans mon esprit.

A présent, je réalise mais suis encore frappée par l'ardeur des sentiments utilisés pour combattre et abattre tous ces tourments qui m'ont fait tant de mal. Puis je me souviens que je me suis considérée comme une lâche pur sang.

Mais qu'un jour, d'une certaine manière, on nous oblige tous à ne plus l'être.

* * *

Adrien

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Marinette ❤️
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Bad babysitting (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant