Chapitre 7

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- Stiles ? Tenta Derek, peu sûr de lui.

Depuis la fin de sa tirade qui lui avait d'ailleurs fait mal au cœur, Stiles s'était tu et avait baissé la tête. Le silence qui régnait dans la pièce était complet, si l'on exceptait les battements de cœur très rapides du jeune homme, que Derek n'entendait que grâce à son ouïe surnaturelle. Le bêta appela encore doucement l'adolescent, sans obtenir de réponse, ni qu'il lève la tête. Il remonta sa main de son dos jusqu'à son épaule et à ce moment-là, Stiles se dégagea plutôt brutalement, comme si la main de Derek l'avait brûlé.

- Me touche pas.

Ton à la fois sec et apeuré. Tête toujours baissée. Main crispée.

- Stiles... ?

- Me touche pas, me parle pas, t'approche pas... S'il te plaît...

Les mots de Stiles surprirent au plus haut point Derek, qui crut de prime abord que ces mots faiblement prononcés lui étaient destinés. Mais il comprit très vite que non. La voix de l'adolescent était différente, un peu plus aiguë et trop peu sûre d'elle, presque enfantine. Autant dire que ce constat troubla le loup au plus haut point. Stiles releva alors la tête et Derek vit son visage baigné de larmes et ses yeux vitreux écarquillés de terreur. Le jeune homme se leva brusquement et se précipita dans un coin de la chambre, où il se mit en boule tout en murmurant des choses inaudibles pour toute oreille humaine. L'ouïe d'un loup comme Derek était parfaitement capable d'entendre les supplications de Stiles, qui lui demandait, terrifié et dans une souffrance qui brisait sa voix, de le laisser tranquille. Derek, très mal pour lui et désireux de le sortir du cauchemar qu'il semblait vivre, vint vite s'accroupir devant lui et posa doucement ses mains sur les genoux de Stiles qui étaient repliés contre le corps tremblotant de ce dernier.

Les minutes qui suivirent furent longues, très longues pour Derek. Rassurer Stiles était une des choses les plus ardues qu'il avait eu à faire dans sa vie tant le jeune homme était ailleurs, tant il semblait ne plus être lui. Si l'on ajoutait à cela le fait que le bêta n'était pas le plus doué dans le domaine de la douceur, l'on pouvait comprendre ses difficultés à aider l'adolescent. Néanmoins, il finit tout de même par y arriver et Stiles se laissa aller dans ses bras, les joues pleines de larmes, après une bonne demi-heure de bataille. Il semblait redevenir celui qu'il était, toutefois pas complètement. Il perdit même lentement connaissance, comme épuisé par sa crise, si bien que Derek dut le porter jusqu'au lit et l'y installer confortablement. Il remonta la couverture jusqu'à ses épaules et lui enjoignit d'un murmure de se reposer, même si Stiles ne l'entendait probablement plus, emprisonné dans les limbes du sommeil. Ensuite, Derek prit le temps d'essuyer ses larmes à l'aide non pas d'un mais de deux mouchoirs. Il resta avec lui longtemps, assis au bord du lit, incapable de le laisser seul tant qu'il dormait. Son apparente fragilité lui faisait peur et Derek n'oubliait à aucun moment qu'un homme avait cherché à l'agresser chez lui. À ce moment-là, le loup comprit qu'il ne serait pas tranquille tant que Stiles serait seul. Pas qu'il était incapable de se défendre, disons simplement que son état moral ne semblait pas s'améliorer après ces quelques jours. Le jeune homme vivait sans cesse dans la peur, et Derek repensa alors à la fois où il avait dormi avec Stiles et que celui-ci avait commencé à faire une crise de panique parce qu'il l'avait pris pour quelqu'un d'autre. Sur le coup, il n'avait pas reconnu sa voix alors que Derek l'appelait pour le faire revenir à lui.

Derek leva la tête vers la fenêtre et constata que le soleil avait bien entamé sa descente. Il regarda alors l'heure sur son téléphone. Vingt heures. Stiles dormait et en soit ce n'était pas si mal puisqu'il avait besoin de se reposer, mais il fallait également qu'il mange quelque chose. Derek s'installa à côté de lui et surfa sur le net pour faire passer le temps. Il réveillerait Stiles un peu plus tard, ayant décidé de lui laisser un peu de répit.

La vérité dans le mensonge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant