Chapitre 62

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Amelia avait un côté sadique que personne ne soupçonnait, mais que Derek était doucement en train de découvrir. Une demi-heure qu'il se battait avec ses cheveux, et la petite n'était jamais contente. Elle était d'une exigence folle et c'était à se demander comment elle arrivait à se satisfaire des coiffures simplistes que lui faisait Stiles. Au bout d'un moment, il abandonna. Terrifier, il savait faire. Coiffer... Il n'avait pas les mains pour, ni le talent, ni la patience. Il trouvait ses doigts trop gros, se sentait empoté, maladroit et si l'on ajoutait à cela sa peur terrible de trop tirer sur une mèche de cheveux d'Amy, eh bien... Il avait beau essayer, il n'arrivait à rien. Alors, il abandonna en soupirant :

- Amy, tu ne veux pas les laisser lâchés, aujourd'hui ?

- Nan, répondit la petite.

- Je te jure, tu es très mignonne même lorsqu'ils ne sont pas attachés, tenta-t-il de la convaincre.

- Nan plus.

- Et si je les redémêle ?

- Toujours pas.

Exigeante et intransigeante. Cette fois-ci, elle ressemblait à Lydia : la banshee l'avait gardée à plusieurs reprises... Était-ce un signe ? En tout cas, elle avait du caractère et Derek eut beau essayer de la convaincre de le libérer, il savait qu'il avait perdu. Elle était trop mignonne et lui... Bien trop gaga même s'il ne lui viendrait pas à l'idée de se l'avouer. Comment lui dire non ? Son cœur aimant de loup ne pouvait se résoudre à cela. Alors il lâcha un énième soupir et démêla ses cheveux, encore. C'était la huitième fois depuis qu'il avait commencé, non ? Chaque nœud plus important que les autres le fit se crisper. Amelia, elle, semblait parfaitement détendue, comme si elle ne les ressentait pas. En même temps, Derek faisait son office avec une telle minutie et une telle douceur dans ses gestes... Il se donnait réellement à fond, pour une activité toute simple et qui pouvait paraître insignifiante, mais la réalité était toute autre. Elle faisait plaisir à Amelia et cette gamine lui réchauffait le cœur. Alors, il faisait de son mieux, même s'il détestait le côté répétitif et minutieux de la chose.

Mais à force, il y prit doucement goût. Ses nouveaux essais furent pour le moins... Atypiques, et bien évidemment, Amelia le fit recommencer, encore et encore. Il eut beau soupirer, elle n'en démordit pas, prenant un ton impérieux à la Lydia Martin. Et ça ne le dérangeait pas, il aimait savoir qu'elle avait du caractère, un mordant peu commun. En cela, elle ressemblait aussi à Stiles, dont elle avait acquis le goût et la curiosité pour tout ce qui était censé être secret. Elle connaissait le mot de passe du téléphone de Stiles, oui, mais Derek savait qu'elle connaissait également le sien. Cette si grande malice à sept ans, couplée à ce caractère bien à elle l'aiderait beaucoup dans sa vie, il en était persuadé.

Mais en attendant, lui, il galérait à lui faire le chignon qu'elle demandait. C'était moche, il y avait des bosses partout, des cheveux rebelles sortaient du semblant de coiffure qu'il avait essayé de faire... Il poussa un soupir empli de désespoir.

- J'abandonne. Lorsque Stiles rentrera, il s'occupera de toi, fit-il, vaincu.

La petite se tourna vers lui et le regarda avec un sérieux impressionnant et Derek fut stupéfait par la pureté de son regard ambré. Tranquillement, la petite s'assit sur ses genoux et se mordit la lèvre en détournant le regard alors qu'une forme de tristesse naissait dans son odeur. Le loup ressentit une pointe de culpabilité et eut peur de lui avoir fait du mal en étant maladroit avec ses mots. C'était fou comme s'occuper d'une petite fille sans l'aide de son compagnon le rendait... Fébrile et peu assuré. Il voulait bien faire. Trop bien faire. Et son innocence lui paraissait si fragile... Pouvait-on alors lui en vouloir ? Doucement, il passa un bras autour d'elle, comme par automatisme.

La vérité dans le mensonge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant