Chapitre 3

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Stiles s'éveilla au bout de six heures d'un sommeil sans rêve. Dire qu'il se sentait en forme reviendrait à mentir. Disons qu'il savait qu'il ne s'effondrerait pas, du moins pas à cause de la fatigue. Ce qui embêta l'adolescent ne fut pas de savoir qu'il n'avait pas dormi à l'hôtel, mais plutôt de reconnaître cette chambre, qu'il n'avait pourtant entraperçu qu'une fois ou deux par le passé, en se trompant de pièce alors qu'il cherchait les toilettes. Sa première pensée fut qu'il devait s'en aller rapidement car il dérangeait son hôte principal à être chez lui alors que ce n'était pas prévu. Suite à cela, il repoussa violemment le drap et voulut se lever... Un peu trop vite au goût de son corps un peu frêle. Le fait qu'il devrait manger un peu plus ne lui effleura même pas l'esprit. Stiles se tint la tête et se rassit sur le lit. Il se sentait mal, trop mal.

- Doucement, Stiles.

La voix calme de Derek le fit sursauter. Encore un peu vite, l'adolescent tourna la tête vers le bêta qui le fixait, un air étrange collé au visage. Étrange car peu habituel sur ses traits durs et car il avait la flemme d'essayer de le déchiffrer.

- J'ai dormi combien de temps ? Demanda plutôt Stiles d'une voix hésitante.

- Six heures. C'est pour ça qu'il faut que tu y ailles doucement, lui intima le bêta, assis de l'autre côté du lit, un livre à la main.

Six heures ? Stiles ne cacha même pas sa stupéfaction. Comment avait-il pu dormir autant ? Oui, il était fatigué, avait fait une nuit presque blanche chez Scott, mais tout de même. Il n'aurait pas dû se laisser plus d'une heure. Il serra les poings, pesta intérieurement contre sa faiblesse et se mit à râler :

- Bordel, Derek, il aurait fallu me réveiller plus tôt ! T'aurais pas dû me laisser plus d'une heure, non, d'une demi-heure ! Tu... Tu aurais dû me chasser, me filer un coup de pied au cul pour que j'aille me trouver un hôtel ! C'est malin, j'ai l'air de quoi, maintenant ? Je veux pas que tu penses que je squattais ton lit parce qu'il est confortable ou quoi, je veux pas profiter de la situation, crois-moi ! C'est pas du tout ça ! Ce que je veux dire, c'est qu'il faut que je me barre et qu'il faut pas que tu penses que je veux te piquer ton lit, enfin...

Les yeux écarquillés de Derek ne quittaient pas Stiles qui, lui, ne s'arrêtait plus de parler pour se justifier. L'aîné arrivait à peine à se rendre compte que l'hyperactif avait retrouvé un débit de parole normal, lui qui alignait à peine quelques mots depuis la veille. C'était terrifiant. Un Stiles qui ne parlait pas beaucoup faisait peur, très peur. Ce n'était plus Stiles. L'entendre se justifier sur trois kilomètres rassurait un peu Derek sur son état.

~

Stiles posa son sac sur son lit deux places. Il avait eu du mal mais avait fini par convaincre Derek de l'emmener à un hôtel peu cher et en plein centre-ville. Même Peter avait tenté de dissuader l'hyperactif, mais celui-ci avait fait le compte entre sa monnaie et l'argent sur son compte bancaire et avait vaguement énoncé le fait qu'il aurait assez pour une petite semaine. Par la suite, il avait fait des pieds et des mains pour que Derek lui prête sa si précieuse Camaro. Au final, c'était le bêta qui avait conduit son petit bijou, conduisant l'hyperactif à l'hôtel qu'il avait repéré sur internet.

Clairement, cette idée ne plaisait pas à Derek, qui avait tout sauf envie que Stiles se retrouve seul après ce qui lui était arrivé. Peter, légèrement attaché à l'hyperactif, était du même avis mais ne pouvait rien dire. Stiles avait beau être le seul réel humain de la meute, il savait se montrer têtu. Au moins, son visage avait retrouvé un semblant de vie, même si la peur et la tristesse assombrissaient toujours son regard noisette.

Stiles vida son sac et rangea ses affaires dans les différents placards et tiroirs. C'était spartiate, mais ça suffirait pour quelques jours. Le jeune homme avait la chance d'avoir un petit bureau dans un coin de la chambre. Il pourrait y travailler au calme, faire ses devoirs sans problème. Par chance, dans son empressement, Stiles avait pensé à prendre un tiers de ses manuels et des feuilles, en plus de sa trousse. C'était mieux que rien, il aurait de quoi assurer ses cours sans qu'on ne lui pose trop de questions.

La vérité dans le mensonge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant