Chapitre 8

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Ce furent des petits cris et couinements qui réveillèrent Derek au beau milieu de la nuit. Ils avaient beau ne pas être forts, il était un loup dont l'ouïe était particulièrement fine. Malgré son réveil abrupte et incomplet, Derek comprit tout de suite que Stiles, à l'autre bout du lit, faisait un cauchemar. À défaut de l'étonner, cela lui fit mal au cœur. Quand cet adolescent pourrait-il passer une nuit tranquille, sans interruption ? Qu'est-ce qui le torturait au point de, semblait-il, le faire cauchemarder chaque nuit ? Pas étonnant que ses cernes ne le quittent jamais, si son sommeil était toujours aussi agité. Pour essayer de le calmer, Derek agit à l'instinct. Il se rapprocha du jeune homme qui commençait à bien gigoter et le prit dans ses bras, dans une étreinte protectrice, tout en refermant les yeux. Étonnamment, l'effet fut presque immédiat. Comme si les bras du bêta étaient magiques, Stiles cessa presque instantanément de bouger et de couiner. Mieux : il se réveilla, ce que Derek ne put déceler que grâce aux battements de son cœur. Le loup pensa alors qu'il allait se rendormir sans rien dire mais il rouvrit brusquement les yeux de stupeur. Stiles venait de poser sa main sur la sienne et la serrait avec une extrême délicatesse, comme s'il avait peur de le réveiller. Les propres battements de cœur de Derek s'emballèrent un peu et il ne put s'empêcher de resserrer légèrement son étreinte, nichant sa tête dans le cou de l'hyperactif, qui frissonna instantanément à ce contact. Oui, Derek continuait d'agir à l'instinct et plus particulièrement à celui de son loup qui le poussait à se montrer doux et câlin. Son côté animal ressentait encore mieux la douleur et ne voulait que la faire disparaître.

La réaction de Stiles parlait pour elle-même et Derek sut qu'il avait bien agi. Toujours réveillé et dos au loup, Stiles se pelotonna contre lui. Il voulait continuer de goûter à cette chaleur rassurante, cette douce sécurité. C'était simple mais bon. Cette sensation si spéciale, Stiles avait l'impression de ne l'avoir jamais ressentie auparavant. Des années qu'il vivait dans la honte et la peur. Pour une fois, il avait l'impression de frôler la sérénité. Cette fois, pas d'illusion, Stiles savait que l'homme contre lui était Derek et pas quelqu'un d'autre. Il ne pouvait plus le confondre. Soit dit en passant, il se fit la réflexion que c'était étrange de savoir qu'il dormait actuellement dans le même lit que l'ancien alpha bourru, qui ne l'était d'ailleurs pas tant que ça, finalement. Qui aurait cru qu'il passerait la nuit dans ses bras et qu'il serait consentant ? Car c'était bien le cas. Rares étaient les fois où Stiles acceptait qu'on l'enlace. Avec Derek, c'était différent. Stiles appréciai son contact, contrairement aux autres. Pour quelle raison ? Il n'en avait aucune putain d'idée mais était sûr d'une chose : il ne voulait pas perdre ça. Peut-être que tout n'était pas si mal, en fin de compte. Peut-être qu'il pourrait goûter à cette sensation plus souvent, s'il parlait à Derek de ce qui le tuait à petit feu. Peut-être... Qu'il pourrait commencer à vivre, réellement.

Stiles voulait de plus en plus y croire. Il en avait même peut-être besoin. Si Derek le croyait... L'hyperactif ne pouvait pas dire qu'il serait heureux mais au moins, soulagé d'un poids. Le poids du lourd secret qui pesait sur ses épaules.

Le problème était que maintenant, Stiles avait perdu toute envie de dormir. Sa main gauche sur celle de Derek qu'il croyait endormi, il utilisa la droite pour attraper son téléphone et l'allumer. Quatre heures du matin et quarante-quatre minutes. Stiles souffla du nez en remarquant l'heure. S'il avait un don, c'était bien celui de tomber sur des heures de ce style : deux heures vingt-deux, cinq heures cinquante-cinq... Sa spécialité. C'était un peu nul mais ça le faisait toujours sourire un petit peu. Il baissa la luminosité au maximum et se mit à réfléchir. Que faire ? Ses réflexions lui avaient fait partir toute envie de dormir. À cet instant précis, Stiles eut la surprise de recevoir un message de son père. Aucun doute, cela signifiait que celui-ci était de nuit et donc, en poste.

La vérité dans le mensonge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant