Chapitre 43

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- Si je résume, ces blessures sur ton visage datent de plusieurs jours et ont à peine commencé à guérir, c'est bien ça ?

Derek hocha la tête. Tout bonnement assis sur la table de consultation du vétérinaire qui faisait également office d'émissaire, il attendait simplement son verdict. Verdict qui mettait quand même du temps à venir. Pourtant, cela faisait déjà cinq bonnes minutes qu'Allan Deaton avait fini de l'ausculter, la preuve : Derek avait eu le temps de remettre son t-shirt et de faire l'inventaire visuel de l'intégralité du cabinet.

- Etrange... Je n'ai pas trouvé d'aconit, que ce soit sur ta peau ou dans ton sang.

Le vétérinaire se gratta le menton, l'air pensif. Il réfléchissait. Puis :

- Je pense qu'il faut que tu m'en dises plus sur ta vie actuelle. Le problème vient peut-être d'ailleurs.

- Il passe sa vie à s'occuper de moi en ce moment, intervint Stiles, adossé contre la porte fermée du cabinet. Peut-être que ça vient de là.

Oui, Stiles avait non seulement insisté pour l'amener voir Deaton, mais également pour assister à la consultation. Il avait pris cette décision parce que Derek était sacrément têtu et continuait de considérer l'anormale lenteur de sa guérison comme un fait sans importance. Nul doute qu'il ne chercherait donc pas à faire d'efforts pour savoir ce qu'il avait, au contraire de Stiles pour qui c'était la priorité.

- Il passe sa vie à s'occuper de toi ? Répéta Allan, l'air surpris. Tu peux m'en dire plus ?

Son œil ébène montrait une lueur de curiosité nouvelle, que Stiles avait su titiller en une intervention. Il avait été surpris par sa présence lorsqu'il était arrivé avec Derek, mais n'y avait pas fait plus attention que cela. Là, l'hyperactif lui apportait peut-être un élément capable d'éclaircir la situation. Cependant, avant que Stiles ne dise quoi que ce soit, Derek le devança :

- Il vit chez moi en ce moment.

Et rien de plus. Stiles eut l'air agacé, parce que Derek ne faisait aucun effort, vraiment. Il avait parlé à sa place pour éviter qu'il en dise trop. Il n'avait pas honte d'eux, bien sûr que non, Stiles le savait. Son loup était simplement peu coopératif.

- Et pourquoi ? S'enquit le vétérinaire, qui sentait qu'il pouvait enfin capter quelque chose même si pour le moment, il ne voyait pas bien quoi.

- En quoi c'est important ? Intervint Derek, agacé d'être là.

- Je suis en danger chez moi alors il m'héberge le temps que ça aille mieux.

Derek jeta un coup d'œil à Stiles, qui venait de parler. C'était l'accompagnateur du malade qui se montrait plus coopératif que l'intéressé. Si l'hyperactif parlait, c'était pour répondre à Deaton, parce qu'il imaginait bien que s'il posait toutes ces questions, ce n'était pas pour rien. Il y avait forcément une raison à cela et, sans le dire de vive voix, Stiles était prêt à tout pour que son loup retrouve son état normal et une guérison optimale. Les bleus de son visage le hantaient, tout comme ses phalanges abîmées. Il souffrait de voir Derek ainsi et ça ne pouvait pas continuer comme ça.

Derek soupira. Si Stiles voulait coopérer à sa place, qu'il le fasse... De toute façon, le loup croyait dur comme fer à l'inutilité de cette consultation. C'était juste une mauvaise période, mêlée à un trop grand manque de sommeil... Rien qui ne s'arrangerait pas avec le temps.

- Dis-moi Stiles, commença Allan, puisque notre cher Derek n'est pas vraiment bavard, c'est toi qui vas me répondre.

Cependant, le regard du vétérinaire fut attiré par le poignet de Stiles, qu'il avait découvert sans s'en rendre compte. L'hyperactif, lorsqu'il s'en rendit compte, se tint droit et tira sur sa manche pour cacher son bandage. Il en avait toujours honte.

La vérité dans le mensonge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant