Chapitre 13

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Stiles s'affala sur le canapé avec une certaine retenue. Disons que ses douleurs commençaient doucement à se réveiller et il ne trouvait pas très utile de les augmenter. S'il pouvait éviter d'épuiser Derek à force de le laisser prendre sa douleur... Il posa son verre de coca sur la table basse en soupirant de fatigue. C'était fou comme il se sentait faible, comme s'il avait trop bougé aujourd'hui. Il n'avait envie que d'une chose, se poser devant un bon film pour dormir et c'était d'ailleurs pour cette raison qu'il se trouvait sur le canapé au lieu de discuter debout avec les autres. Ça l'isolait un peu des autres mais ce n'était pas très grave. À cet instant, il eut envie que Derek soit près de lui. Oh, il l'avait bien vu aller dehors en compagnie de Scott et bien sûr, il s'était tout naturellement demandé pourquoi, surtout qu'il avait également entraperçu Parrish qui les y attendait. Il avait alors haussé les épaules et s'était concentré sur... Le vide. Que faire alors que tout le monde discutait par petits groupes ? Vivement qu'ils se décident à trouver un film. Il ferma les yeux.

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Scott eut l'impression que son monde s'écroulait. Ça ne pouvait pas être possible, les mots... Il avait dû mal voir. Il se frotta fébrilement les yeux et lut une bonne dizaine de fois les mots, sans accepter pour autant leur signification. Des ratés, son cœur en avait à cet instant précis. Son rythme était plus irrégulier que jamais et l'air parvenait difficilement à ses poumons. Il sentit un bras puissant s'enrouler autour de lui, le maintenant fermement contre un corps. Derek l'avait tout de suite rattrapé en voyant que ses jambes commençaient à trembler et que son regard se perdait dans le vague. Scott était sous le choc et n'arrivait pas à y croire. Derek était plus ou moins dans le même état, à un détail près : il se repassait en boucle les éléments de ces derniers jours qui matchaient étrangement bien avec ce que venait de leur apprendre Jordan. La crise, la peur d'être touché, la terreur et toutes ces petites choses qui rendaient Stiles mal. Il comprenait mieux pourquoi celui-ci lui avait demandé de venir pour rassembler des affaires chez lui. Cet homme, sa position étrange lorsqu'il maintenait Stiles contre le mur de sa chambre. Il n'y avait plus aucun doute : c'était lui, l'agresseur de Stiles. Il n'avait même pas besoin que Parrish lui montre le visage dudit inconnu ; il le reconnaîtrait aisément. C'était comme si d'un coup, son visage apparaissait au grand jour, à l'image de ses actes. Car pour Derek, c'était clair : si Stiles avait tenté de porté plainte, c'est que ces faits avaient eu lieu. Il ne voyait pas le garçon mentir, surtout sur un sujet aussi grave.

- Ça n'a pas abouti, n'est-ce pas ? Demanda Derek d'une voix qui trahissait ses émotions, alors qu'il essayait toujours de maintenir Scott debout.

- Non, confirma Jordan. Selon moi, l'affaire a été étouffée, puisque les poursuites envers l'accusé ont été... Très vite abandonnées.

- C'est... C'est pas possible, souffla Scott en s'accrochant à Derek.

- Comment ça se fait ? L'interrogea Derek après avoir eu le courage d'oser demander cette information alors que son cœur était atrocement serré.

- L'accusé est le meilleur ami du shérif, autrement dit, le père de Stiles. À mon avis, c'est sa version qui a été retenue, et non celle de Stiles. Le dossier est bâclé : on a le témoignage de Stiles et la décision de la police. Pas d'interrogatoire de l'accusé, pas d'examen médical ou psychologique de Stiles à cette époque-là, rien.

- Et son témoignage... On peut... On peut le lire ?

C'était Scott qui parlait, d'une voix tremblante. Il se reposait désormais totalement contre Derek qui n'appréciait pas particulièrement ce contact mais ne dit rien. Son alpha avait besoin de soutien, il tenait à peine sur ses jambes. Derek était aussi très touché par tout ce qu'il apprenait mais arrivait à tenir, pour l'instant. Son envie de retrouver Stiles et de l'étreindre de longues minutes le démangerait. Il voulait l'interroger, le prendre dans ses bras, dormir avec lui et par-dessus tout... Qu'il lui dise que tout était faux. Il ne voulait pas... Pas que ce soit vrai. Stiles ne pouvait pas... Non. Et puis... Sept ans. Ça voulait dire qu'il était enfant à cette époque-là. Et ce fait le terrifia, à tel point qu'un violent frisson désagréable parcourut l'intégralité de son corps.

La vérité dans le mensonge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant