Chapitre 57

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Stiles était là, face à Derek, nu comme un ver. Gêné, il dissimulait toutefois son entrejambe à l'aide des draps qu'il avait montés jusqu'à son bas-ventre. Le loup gardait pour l'instant son boxer : le but n'était pas d'effrayer son humain mais bien de le mettre en confiance et même s'il mourrait d'envie de libérer son membre du tissu qui l'emprisonnait, il se fit violence et redoubla de patience. Néanmoins, il ne put retenir un soupir appréciateur tout comme il ne réussit pas à s'empêcher de se mordre la lèvre. Allongé sur le lit, ainsi offert, Stiles n'était pas seulement désirable : il était un appel à la luxure. A l'intérieur de Derek, son loup mourant relevait la tête et semblait soulagé. Il attendait cet instant depuis des jours, celui où il pourrait enfin s'unir avec sa moitié dont il avait besoin pour vivre. Que de torture que de ne pouvoir compléter ce lien devenu vital !

- Pourquoi t'as l'air d'autant apprécier ce que tu vois ? Je suis pas... Je suis pas beau et j'ai plein de cicatrices dégueulasses. Mon corps est nul, se plaignit Stiles d'une petite voix en grimaçant.

- Il l'est à tes yeux, pas aux miens, répondit tout naturellement Derek en s'allongeant contre lui sous le drap, prenant le rôle de la grande cuillère.

- Peut-être parce que tu penses déjà au futur... Je sais que maintenant c'est pas beau mais je me dis qu'à force, tout ça se verra moins avec le temps et...

- Stiles, le coupa Derek. Tais-toi.

- Ah, euh... D'accord ?

Et alors qu'il allait continuer en trouvant quelque chose pour le contredire, Stiles laissa échapper un petit cri. Les lèvres de Derek lui suçotaient délicieusement le cou, lui envoyant d'agréables vagues de frissons dans tout le corps. Instinctivement, Stiles se pressa contre son loup, envoyant sans vraiment s'en rendre compte ses fesses se frotter contre l'entrejambe bien plus en forme de Derek que le reste de son corps. Il poussa un petit gémissement de surprise. Rêvait-il ou l'érection de son compagnon était bien plus imposante qu'elle ne l'était quelques minutes plus tôt ? Bien loin de lui faire peur ou de le dégoûter, ce fait l'électrisa, fit remonter en lui une sensation longuement endormie.

L'excitation.

D'un coup, au lieu de s'éloigner de lui, Stiles avait envie de sentir un peu mieux cette bosse. Quant à Derek, il avait passé un bras autour de lui et s'amusait à caresser son torse marqué, titillant de temps en temps avec douceur ses deux boutons rosés. Il ne s'y attardait pas trop, il prenait en quelque sorte la température. A la manière dont Stiles commençait à se cambrer et à presser son délicieux postérieur contre lui, Derek devina que ce qu'il tentait n'était pas mauvais. En matière de sexe, il avait de l'expérience, mais jamais il ne s'était retrouvé à reprendre tout de zéro avec quelqu'un. Des partenaires, il en avait eu : aucun n'avait été brisé comme l'était Stiles. Alors, il apprenait sur le tas, était lent mais la lenteur, l'hyperactif en avait besoin. De toute façon, la fatigue de Derek était telle qui ne pouvait pas bien faire autrement. Il espéra que ses précautions et le peut qu'il pouvait faire suffirait à son humain pour qui son cœur battait encore.

- J'aime ton corps, lui souffla-t-il à l'oreille. J'aime tout chez toi, même tes cicatrices. Je te l'ai déjà dit, mon cœur, elles font partie de toi. Elles sont magnifiques, parce qu'elles sont sur toi.

Ce faisant, il passa son doigt sur l'une des plus grosses, un rond sombre un peu plus épais que les autres, juste en-dessous de son pectoral gauche. C'était l'un des endroits où Emile avait le plus appuyé avec l'une de ses maudites cigarettes. Stiles se tendit un peu à ce souvenir, mais fit de son mieux pour le faire passer au second plan. Pas question de gâcher ce moment qui ne se passait pas trop mal. Il l'avait redouté, bien sûr, beaucoup appréhendé : pour autant, sa peur était largement contrôlable et puis... Il avait confiance en Derek, bien plus qu'en n'importe qui. Il savait qu'au moindre refus de sa part, le loup arrêterait tout ce qu'il faisait.

La vérité dans le mensonge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant