Chapitre 42

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Stiles se sentait faible, très faible. C'était comme s'il avait couru un marathon, fait de l'escalade, du vélo, peut-être tout à la fois. Faire le moindre effort était épuisant.

Ouvrir les yeux en était un. Et le premier visage qu'il vit n'était pas celui auquel il s'attendait.

- Lyd ? Articula-t-il avec peine, toutefois surpris.

A l'entente de sa voix, la jeune femme, qui regardait ailleurs, tourna automatiquement la tête vers lui. Ses traits auparavant fades et fermés semblèrent s'éclairer dès lors qu'elle le vit réveillé. Et Stiles ne se rendit compte qu'à cet instant qu'elle lui tenait la main.

- Stiles ! Comment tu te sens ? Lui demanda-t-elle aussitôt, comme si c'était sa seule préoccupation.

- Bien, j'suppose...

Sa bouche était pâteuse et parler n'était pas facile. Il releva les yeux et se redressa légèrement avant de regarder autour de lui. Il reconnut avec aisance ces murs qu'il commençait à connaître par cœur, même la couleur de ces draps, cette table de nuit, ce bureau, cette grande fenêtre... Et Lydia était assise près de lui, au bord du lit, elle lui tenait toujours la main.

- Tu nous as fait une de ces peurs ! S'exclama-t-elle.

Stiles fronça les sourcils. De quoi parlait-elle ? Il essaya d'appeler ses souvenirs à lui. La réunion lui revint, ses révélations difficiles même s'il ne s'agissait pas des plus profondes, la défiance de certains, et cette faiblesse, cette si grande faiblesse... Et puis il n'y avait plus rien, juste... La suite, c'était comme s'il n'y en avait pas. Peut-être était-ce de ça dont elle voulait parler. Lydia, semblant deviner son cheminement de pensées, lui expliqua qu'il s'était évanoui en plein milieu de la réunion, ajoutant qu'il avait eu de la chance que Derek le tienne déjà à ce moment-là, auquel cas il aurait pu se faire mal en tombant. Ce mot, ce prénom si cher à son cœur, sembla réactiver toutes les fonctionnalités du corps de Stiles, qui sembla recouvrer bien vite ses forces.

Derek. Derek. Ce nom résonnait en lui et une étrange inquiétude résonna en lui. Mais cette inquiétude, ce n'était pas la sienne. Il en était certain et pourtant, il ne savait même pas comment décrire ça, juste... Il le sentait.

- Où est Derek ? Demanda expressément Stiles, cette inquiétude le prenant aux tripes.

- Il est en bas, avec Amelia et les autres... Tu veux que j'aille le chercher ?

- Ouais, s'il te plaît... Les autres sont toujours là ?

- Pas tous, mais quelques-uns sont restés. Tu nous inquiètes, tu sais, lui dit Lydia en le regardant d'une bien étrange manière.

En fait, c'était un regard que Derek avait déjà eu. Un regard de celui qui savait. Et Lydia avait lu sa lettre. Elle était au courant de son histoire.

- Je suis désolé, s'excusa Stiles en détournant les yeux. J'ai jamais voulu... Être le centre de l'attention.

Il reprenait ces mots qui étaient si vrais et si faux à la fois. C'étaient ceux qui l'avaient marqué, que son père avait prononcé, qu'une partie de la meute avait pensé lorsqu'il avait fait ses aveux. Faux pour lui, vrais pour les autres. Stiles détestait être au premier plan, surtout si cela concernait quelque chose d'aussi grave et intime.

- Et moi, je suis désolée de n'avoir jamais rien vu. Je suis désolée de n'avoir jamais pensé que... Que tu avais été...

Les mots restèrent bloqués dans la gorge de la jeune femme et Stiles retint un soupir de soulagement.

- Tu me crois ? Demanda-t-il avec espoir.

- Bien sûr que oui, souffla-t-elle, la gorge nouée. Je te fais confiance, Stiles. Je t'ai toujours fait confiance. Et ce que tu m'as appris, c'est... Ca ne peut pas être faux. Je sais que tu n'es pas du genre à mentir sur ce genre de sujets.

La vérité dans le mensonge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant