Chapitre 39

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Lorsqu'il s'éveilla pour la première fois aux alentours de quatre heures du matin, Stiles eut d'abord un peu de mal à se situer. Sa tête était lourde et il mit du temps à remarquer qu'elle reposait sur quelque chose de mou et confortable. Un oreiller particulièrement moelleux. Quelques minutes plus tard, ses yeux s'ouvrirent non sans difficulté et il put constater qu'il se trouvait dans une chambre d'hôpital grâce à la veilleuse qui éclairait la chambre d'une douce lumière tamisée. Ah, je suis vivant, constata-t-il intérieurement, sans aucune émotion. Ses yeux ambrés tombèrent alors sur une silhouette assise près de son lit, dont la tête reposait sur son ventre, tournée du côté opposé au jeune homme de sorte que son visage n'était pas visible. La veste en cuir lui paraissait familière, les cheveux en bataille aussi. Et même sans être un loup-garou, Stiles reconnut l'odeur de Derek. Il ferma les yeux et inspira longuement, laissant la fragrance le submerger, s'imprégner dans son esprit. Peu à peu, les chaînes retenant ses émotions se brisèrent. La tristesse déferla, tout comme la colère, la douleur, la honte... Honte qui ne cessa d'augmenter lorsqu'il vit le bandage autour de son poignet. Qu'est-ce que j'ai fait... ? Pensa-t-il, soudainement horrifié. Sa réelle personnalité prit le dessus, chassant la petite voix malsaine qui l'avait poussé à passer à l'acte. Son cœur se mit à tambouriner dans sa poitrine et sa respiration se coupa un instant alors que les larmes lui montaient soudainement aux yeux. Bordel, il l'avait fait. Il avait osé. Et alors qu'il avait presque réussi, il se sentit très mal. Parce qu'il n'aurait jamais dû faire ça, jamais dû ne serait-ce qu'y penser. Dire qu'il s'était laissé aller à écouter ce côté sombre de lui qui ne demandait qu'à abandonner... Quelle belle erreur. Il s'en voulait, maintenant.

- Merde... Murmura-t-il, les yeux baignés de larmes, qu'il ferma douloureusement.

Il sentit alors du mouvement près de lui, mais choisit de garder les yeux fermés. Dans son état, il était incapable de regarder Derek tant la honte et les remords le submergeaient.

- Stiles, mon cœur... Fit doucement Derek d'une voix pâteuse.

Stiles faillit émettre un petit cri de surprise et d'horreur. Non, il ne voulait pas que Derek soit réveillé, près de lui. Son rythme cardiaque s'emballait, devenait fortement irrégulier. L'anxiété le gagnait, se rajoutant à la honte et aux remords. Il sentit alors une caresse si délicatement effectuée sur sa joue qu'il eut l'impression qu'elle le brûla. Cette douceur... La méritait-il ? Et là, Stiles ne réussit pas à contenir ses pleurs et le son de ses reniflements fut tout sauf discret.

- Mon ange...


Les caresses continuèrent, toutes plus douces les unes que les autres et Stiles craqua :

- Je suis désolé... Je suis vraiment désolé...

Et c'était sincère. Jamais il n'aurait dû se laisser aller à écouter cette petite voix. Mourir n'était pas une solution, bien au contraire. Pourtant, il essaya de se justifier de sa voix tremblante et enrouée :

- J'voulais pas, mais... J'étais fatigué, si fatigué... Et, je sais pas... J'ai cédé à cette voix qui m'disait que c'était mieux comme ça...

Parler était difficile, éreintant. Son acte avait épuisé son corps, mais sa bouche trouvait encore la force de lâcher ces mots qu'il voulait tant dire, ces excuses qu'il avait besoin de faire. Parce qu'il avait peur. Peur que Derek, lassé, l'abandonne. Bordel, il l'aimait tellement qu'il ne savait pas s'il le supporterait. Si tu l'aimais vraiment, tu n'aurais pas fait ça, lui susurra la petite voix. Stiles se crispa. Non, c'était faux, il l'aimait sincèrement, il était simplement... Epuisé de tant subir.

- Ta petite voix a tort, mon ange, répondit Derek avec une tendresse qui bouleversa le jeune homme.

- Bordel, Derek, je t'aime... Vraiment, je te le jure...

La vérité dans le mensonge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant