Prend soin de toi : 17 ans

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   Sous un soir de pleine lune, Dazai se promène tranquillement au beau milieu des routes de Yokohama. Une fois 3 heures du matin passées, il n'y a plus grand monde dans les parages, mis à part quelques voitures ou camions qui passent de temps à autre. La ville s'est fanée, est devenue morte, plongée dans l'encre de la nuit, toutefois éclairée par des réverbère qui redonnent espoirs.

Les quartiers se ressemblent tous...les bâtiments font de l'ombre, et Dazai pense que tout cela n'est qu'un grand et long théâtre dans lequel tout le monde se perd et se meurt...parce que pour savoir qui est réellement qui, c'est compliqué. Personne n'est vraiment sincère avec les autres...les sourires charment, mais où est donc la vérité ?

Contrairement au jour, il n'y a pas de masse, pas de foule la nuit. Il n'y a pas tous ces acteurs... Qu'ils soient bons comme mauvais, Dazai pouvait les sentir, les détecter parce qu'il les détestait tous... Combien de fois avait-il était témoin de leur méchanceté, de leur hypocrisie...de leur véritable identité d'ange déchue...

L'homme est une créature qui a besoin des autres, et pourtant, ce dernier n'hésite pas à déclencher une guerre avec l'autre, n'hésite pas non plus à le rabaisser ou à l'humilié publiquement pour montrer sa supériorité.

Est-ce que « vivre en société » ressemblait à cela ? Est-ce que le but de la vie serait donc de se comparer en tort et en travers avec autrui ? Quel enfer...quel déshumanisation. C'est la marche vers le suicide, le précipice du néant et de la désolation.

Dazai ne comprend pas ce genre de comportement et il ne veut pas le comprendre...parce que s'il devait trouver une vérité à tout ce système, il en tomberait sûrement malade...déjà qu'il ne supporte pas les foules...toutes ses fourmis, rassemblaient en petites communauté, qui se divise les unes des autres...fourmis qui ne pensent plus...susceptible de toutes contradictions...des mini groupes totalitaires...

Si Dazai aime tant se balader la nuit, sans personne à ses côtés, c'est parce qu'il veut se sentir libre de marcher là où il veut, peut penser et rester dans son monde sans bousculer quiconque par étourderie ou par rêverie...

La promenade de Dazai se passait bien jusqu'à ce que des symptômes étranges fassent leur apparition. S'il avait au moins prit soin de sa santé dernièrement, il n'aurait sûrement pas eu ce qui lui arrive.

Depuis des heures, des jours...depuis 2 mois, Dazai se sentait étrangement faible. Son corps semblable à une poupée de chiffon qui rechercherait son âme volée. Il était démunit de presque toutes force et ce n'était pas un état normal. Dazai le savait, et pourtant, il ne faisait rien...

Était-ce une nouvelle forme de suicide ? Ne plus beaucoup manger, pour s'écrouler et mourir délicatement dans un sommeil éternel ?

Dazai n'a jamais été sérieux avec lui-même, ne s'est jamais aimé comme il le devrait, regrette peut-être même son existence, alors comment les autres pourraient-ils l'aimer et l'aider à guérir de la longue maladie qu'est la dépression et la tendance suicidaire ?

Son corps se met soudainement à trembler, car plus il avançait, plus ses forces l'abandonnaient. Ses yeux, aussi vides qu'une coquille sans âme...perdu dans un brouillard...perdu dans sa propre conscience qui s'affaiblissait au fil des minutes.

L'hypoglycémie mêlée à la dépression, c'est comme mélanger deux poisons dans le même récipient et cela vous tues à petit feu...ne plus manger...ne plus dormir...s'isoler et rester à l'écart de tout...plus aucune raison de vivre...Il ne reste plus que la survie...et la raison à cette survie ? Parfois il n'y en a pas, mais c'est comme les réverbères, s'il y a de la lumière quelque part, elle peut toujours redonner espoir...

Morsures ~Soukoku~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant