Morsures ~Soukoku~

Dazai : Suicide : Bonus

   Dans ce chapitre spécial je vais vous partager ma vision du suicide. Je n'incite personne à le faire. Si vous êtes sensible ou si vous vous sentez mal (ce que je peux comprendre) ne lisez pas ceci. Le but de ce chapitre est d'illustrer ce qu'est le suicide grâce à l'écriture. Bonne lecture :)
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   Le suicide n'est pas un mot facile à employer comme les autres. Ce n'est ni une faiblesse ni une force, ne correspond pas non plus à une mort brute ou tragique...car pour celui qui l'embrasse, c'est une délivrance...

   Le suicide, c'est l'issue de toutes souffrances, c'est mettre un terme à cette vie morne et lasse où le feu de notre esprit a pris fin. La brèche de notre bougie...violemment éteinte par le vent des événements tragiques. Vivre est devenu la mort. On se réveille un beau matin, et très vite on se rend compte qu'on n'est plus personne, l'impression de ne plus avoir d'avenir, d'être vide et mort comme un arbre fendu et abîmé par le temps. Plus rien ne nous motive. Le goût de la vie... n'est plus qu'amertume. L'espoir nous abandonne du jour au lendemain comme un ami infidèle. Le néant s'installe...et tout s'envole et se perd dans les airs...comme une vapeur, comme un rien...

   Alors, à quoi bon continuer de vivre si nous sommes déjà mort de l'intérieur ? Si le cœur ne bat plus...

   La faiblesse n'a rien avoir avec le suicide...elle ne se marie pas avec...car ceux qui osent le dire sont des personnes qui manquent d'empathie, ou alors, c'est peut-être parce que la rancune s'installe dans leur cœur et qu'ils en veulent à cette personne décédée de les avoir abandonnés.

Au fil des jours, des mois, des années, se suicider ne devient plus un choix, mais une nécessitée pour abattre la longue mort qui a contaminé et empoisonné notre corps. Le suicide, c'est comme la dernière goute d'eau qui cassera le vase de notre propre existence...le brisant en mille morceaux et libérant ainsi un ruisseau de souvenir, coulant le long du sol en mémoire de notre existence perdue...

   Ne pas dire ou hurler les mots qui nous ronge de l'intérieur...déchire et torture notre raison...tout devient lourd...écrasant...étouffant. On succombe au désarroi du silence. La tempête en nous devient insupportable...cauchemardesque. Se taire et se voir mourir à petit feu aboli tout espoir de pouvoir vivre à nouveau comme avant...

   Alors...si on décide d'aller s'accrocher à ce ballon rouge pour qu'il puisse nous emporter loin de la vie...peut-être que tout ce mal, que toute cette rivière noire en nous prendra fin...et que les choses iront beaucoup mieux... On n'existera plus...on sera devenu une vapeur, un souvenir... Un long rêve peut-être ?