One night. A lifetime of hiding. (Young Royals Fanfiction)

Prologue

Wilhelm

Je tourne en rond dans mon immense chambre. J'ouvre ma baie vitrée et avance sur mon balcon donnant vue à l'immense jardin. Je me maintiens contre la rambarde et regarde d'un œil vide les jardiniers qui se donnent corps et âme à faire vivre ces hectares de fleurs, d'arbustes, d'arbres fruitiers et j'en passe.

_ J'espère que tu ne prévois pas de te suicider. La voix de Felice fait apparaître un mini sourire sur mon visage bien trop souvent figé.
_ Si j'avais prévu de faire une chose pareille, je l'aurai déjà fait. Je me tourne vers elle, elle est toujours aussi bien habillée. « La fille parfaite à marier. » , selon ma mère. Mais pour moi, c'est juste une amie, ma meilleure amie. Peu importe si elle est parfaite pour la couronne.
_ J'ai quelque chose pour toi, dit-elle en ouvrant son immense sac à main. Je commence à saturer. Te voir dépérir avec ces vacances m'agace de jour en jour. Elle me tend une enveloppe blanche que je me précipite à ouvrir et en sors deux billets pour un concert.
_ Tu ne te moques pas de moi? questionnais-je en lui montrant les billets.
_ Cela fait deux ans que tu me saoules avec ce cher Simée. Pour fêter la fin des vacances d'été, toi et moi, ce soir, on va à son concert.

Je sautille sur place. « Ce n'est pas digne du futur roi. », résonne la voix de ma mère dans mon esprit. Les jardiniers doivent sûrement me prendre pour un fou, mais je m'en fiche. J'ai juste la meilleure des meilleures amies au monde. Je viens la prendre dans mes bras, elle me serre tendrement en me disant qu'elle ferait tout pour voir chaque jour, mon sourire. Mon vrai sourire.

Ce soir-là est arrivé plus vite que les précédents. Je me prépare simplement. Un jean noir et une chemise grise à manches courtes. Depuis presque deux mois, je laisse mes cheveux blonds pousser. Cela fait plus princier selon Felice mais cela fait négligé selon mère. On frappe à ma porte au moment où je passe une énième fois dans ma chevelure pour replacer mes mèches. Je donne l'ordre de rentrer, ma mère entre dans une démarche bien trop cérémonieuse à mon goût.

_ J'ai appris que Felice et toi êtes encore de sortie ce soir.
-Oui, elle m'emmène à un concert avant que nous reprenions les cours.
-C'est génial mon chéri. J'ai remarqué que cet été, vous étiez énormément rapprochés, je pense qu'il est donc temps d'officialiser la chose.
_ Officialiser quoi ? demandais-je en essayant de paraître assez convaincant pour qu'elle ne sache pas que je sais pertinemment où elle veut en venir.
_ Il serait temps que toi et Felice fassiez une déclaration publique annonçant que votre amitié à évolué vers quelque chose de plus… intime.
_ Donc, vous m'obligez à me mettre en couple avec ma meilleure amie?
_ Obliger ? Grand Dieu, non ! Mais n'oublie pas une chose Wilhelm; tu dois faire ton devoir. Tu dois trouver ta future épouse et si possible, avant ma mort… Felice est parfaite pour ce rôle. Tu n'es pas de mon avis?
_ Felice est faite pour la couronne mais je pense que c'est à moi de décider. Je vous en prie, Mère, laissez-moi faire mes propres choix.
_ Si je te laisse faire tes propres choix, tu risques de ramener au Château une… fille du peuple, et c'est hors de question. La personne doit avoir du sang royal. Me suis-je bien faite comprendre?!
_ Oui, mère, je confirme en soupirant.
_ Cesse de soupirer de manière si peu élégante! Ce n'est pas digne d'un futur roi ! Si Erik-
_ Oui mais il n'est pas là, la coupai-je avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase. Maintenant, si vous le permettez, j'aimerais profiter de mes derniers instants de liberté et aller à ce concert. Bonne soirée, Mère.
_ Je me demandais si tu n'avais pas changé d'avis! s'exclame Felice lorsque j'entre dans la voiture.
_ Pardonne-moi pour ce retard, ma mère a voulu s'entretenir avec moi sur mon futur.
_ Elle t'a encore parlé de mariage ? Et qui est-ce qu'elle espère te voir épouser, cette fois-ci? demande-t-elle au moment où la voiture démarre.
_ Toi. Elle pense que tu es parfaite pour régner à mes côtés! Je la fixe mais elle ne semble pas sourciller. Tu ne sembles pas surprise, constatai-je après quelques instants de silence.
_ J'ai eu la même conversation avec ma mère ce matin-même.
_ Pourquoi ne pas m'en avoir parlé? je demande, interloqué.
_ Pour moi, ce ne sont que des sornettes. Un fantasme que ta famille et la mienne souhaitent réaliser. Je ne voyais pas l'importance de t'importuner avec des broutilles pareilles.
_ Tu as raison mais la prochaine fois, j'aimerais que tu m'en parles. Nous sommes tous les deux concernés. Autant gérer la chose ensemble.