CHAPITRE VIII - WYATT

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"Car vous avez besoin de persévérance, afin qu'après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis"

Hébreux 10:36







— Pourquoi il n'y a que du poppers dans ton frigo ?

— Pour les invités.

Marisol soupire et se rabat sur une bouteille d'eau pétillante. Pour ma part, je la devance et attrape la bouteille de champagne que j'ai entamée il y a quelques heures. Je me sers un verre que j'ingurgite cul sec avant de recommencer mon geste.

— Alors, ce shooting chez Boom Taxi ?

— Inintéressant dans le fond, mais intéressant sur la forme. Les plus beaux culs de la planète dans mon appareil photo. Une petite baise dans les chiottes d'un grand studio, une branlette le soir et quelques rails de coke, dis-je en haussant les épaules. Routine palpitante.

Elle m'adresse un regard mauvais, secouant la tête.

— Tu savais que Rocco Siffredi se branlait quatre à cinq fois par jour lorsqu'il était ado ?

— Evidemment, j'ai tous ses films, avoué-je.

— C'est pour ça qu'il en a fait son métier. Pourquoi tu ne te lances pas dans le porno ? Tu te branles plus que lui.

— Ma queue ferait de l'ombre à tous ces petits acteurs de pacotille. Ce n'est pas mon genre de me mettre en avant.

— Pas du tout ton genre, ironise-t-elle.

Un sourire étire mes lèvres. Bien sûr que c'est mon genre !

Je me fiche d'écraser qui que ce soit si c'est pour être premier sur le podium. Je n'ai pas vraiment de scrupules, mais il est vrai que cette vocation pourrait être drôle. Cependant, j'aime beaucoup trop immortaliser les choses pour m'en passer. Être photographe me convient à la perfection. Et puis, c'est plus sensuel. Je sais me servir d'un appareil photo, d'une caméra. Les sextapes amateurs sont plus sulfureuses que n'importe quel film de boule.

Après avoir bu deux verres de plus, je m'installe au bureau, les yeux rivés sur l'écran. Marisol m'a apporté la liste de clients potentiels pour le vernissage qui aura lieu à la fin du mois de mars. Et nous ne sommes qu'en janvier, ça promet. Deux mois pour organiser un événement pareil, c'est vraiment peu. Mais le défi, ça me plaît. En fait, c'est ce qui me maintient en vie.

— Les McKenzie ? Putain, ces viocs vont me faire chier à propos de la religion, soufflé-je en scannant la liste.

— Oui, mais ils ont des couilles en or massif. Et puis, si tu arrives à vendre une petite photo ou une aquarelle du Père Mediaz... ce qui ne serait pas franchement difficile, ce serait super.

— Qui se charge des aquarelles ?

— Le studio Seven. Marie a déjà commencé quelques toiles.

J'acquiesce. Le studio Seven fait partie de nos plus grands exposants. Ce sont eux qui vendent le plus, nous prenons une marge alors c'est important qu'ils exposent leurs œuvres au vernissage.

— Tu as invité le Père Mediaz ? m'esclaffé-je. Marisol, sans vouloir briser tes espoirs, il n'acceptera jamais. Il a un balai dans le cul, et crois moi, le manche est long.

Elle pose les poings sur ses hanches en me dévisageant comme si j'étais un pestiféré. Ce que je suis peut-être par moment.

Tout le temps.

— C'est un prêtre, évidemment qu'il est un peu coincé.

— Un peu ? Quand je me suis branlé dans...

GOOD BOYS GO TO HELLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant