Chapitre 11 - La demande

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Lily avait décoré la maison avec profusion. Henry Evans s'appliquait à expliquer les rudiments du fonctionnement de l'électricité à James, fasciné par les guirlandes lumineuses de l'énorme sapin dressé dans un coin du salon. Lily, coiffée d'un bonnet de Noël, préparait sa dernière fournée de biscuits de pain d'épice tandis que sa mère achevait de préparer le repas. Une délicieuse odeur de viande rôtie, de vin chaud et de cannelle embaumait la cuisine. Joan Evans avait allumé la radio, qui diffusait des chants de Noël. Lily et sa mère s'amusaient à chanter à tue-tête.

— Ah, comme j'aimerais que Pétunia soit avec nous ce soir, soupira sa mère. Je ne vous vois plus jamais ensemble toutes les deux...

— Tu sais bien que ça finit toujours mal, répondit Lily d'une voix pleine de regrets. Quoi que je fasse, quoi que je dise, elle a toujours l'impression que c'est contre elle...

— Tu ne voudrais pas essayer de lui passer un coup de fil, ce soir ? Vernon et elle ont invité les parents et la sœur de Vernon chez eux, elle sera là.

— Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, maman... Pas ce soir, en tout cas.

— Mais tu le feras ? Bientôt ?

Lily ne put résister au regard suppliant de sa mère.

— D'accord.

Le sourire de sa mère valait tout l'or du monde. Le père de Lily entra dans la cuisine à ce moment-là. Il déposa un baiser sur la joue de sa femme avant de vérifier la cuisson de la viande.

— C'est presque prêt ! s'exclama-t-il. Lily, va donc t'installer avec James dans le salon, vous êtes nos invités, ce soir ! Je m'occupe d'enfourner tes biscuits dès que le rôti sera sorti du four.

Henry fit mine de la chasser de la cuisine et Lily consentit à retourner dans le salon. Pour une raison qui lui échappait, une vague de tristesse la submergea soudain, si puissante qu'elle vacilla et dut s'appuyer sur le buffet et essuyer une larme.

— Lily ?

James s'arracha à la vision des guirlandes lumineuses et vint la prendre dans ses bras. Lily s'y réfugia, la gorge nouée, puis, quelque peu réconfortée, se dégagea doucement pour essuyer une autre larme.

— Je suis désolée, c'est stupide, dit-elle.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? s'enquit James en l'emmenant s'assoir sur le canapé.

— Je ne sais pas... c'est juste que... en regardant mes parents, tout à coup, je me suis mise à songer que tout ça prendrait bientôt fin...

— Oh, Lily... Il ne faut pas penser à ça...

Lily posa la tête sur son épaule.

— Je sais... Je sais.

Elle resta un moment silencieuse, les yeux rivés sur le feu qui brûlait dans la cheminée. Puis, soudain, elle déclara :

— Je veux me marier.

— Quoi ? s'étonna James, certain d'avoir mal entendu.

Lily se redressa pour le regarder dans les yeux.

Cela faisait désormais quelque temps que cette idée la taraudait.

— Je veux me marier, répéta-t-elle. Je veux une cérémonie qui rassemble nos familles et nos amis. Pas forcément quelque chose de grandiose, juste une petite cérémonie avec tous nos proches. Mais je veux me marier. Je veux que ma mère me voie dans ma robe. Et je veux t'épouser, toi.

— C'est drôle, que tu dises ça... murmura James avec une certaine émotion dans la voix.

Il plongea la main dans sa poche et en sortit une petite boite en velours noir. Le cœur de Lily se mit à battre avec frénésie.

Les Chroniques des Maraudeurs - Tome 2 : La voie du phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant