Les Chroniques des Maraudeurs - Tome 2 : La voie du phénix

Chapitre 17 - Tant que nous vivrons

Pendant tout le mois de juin, Lily s'était plongée corps et âme dans les examens de fin d'année. Avec Marlene, elles organisèrent de nombreuses sessions de révisions pendant lesquelles elles parlaient peu et buvaient beaucoup de thé. Lily avait presque l'impression d'être de retour à Poudlard. De ses résultats dépendraient le choix de sa future spécialité. Elle voulait travailler au troisième étage, au service des empoisonnements. Pour cela, il lui faudrait se classer en tête de peloton. La compétition électrisait les esprits. Pour la première fois, Lily fut ravie de ne pas vraiment s'être fait d'amis parmi ses collègues. Les coups en douce qui étaient désormais monnaie courante avaient de quoi briser des amitiés.

Lorsqu'elle reçut ses résultats, au début du mois de juillet, Lily ne put s'empêcher de hurler de joie. Elle avait réussi. Elle avait obtenu la spécialité qu'elle voulait. Marlene avait également réussi ses examens. Elles fêtèrent toutes les deux la bonne nouvelle en compagnie de James, Sirius, Remus et Peter.

Cette échéance passée, Lily put enfin prendre un peu de repos pendant que Marlene, Alice, Dorcas et Emmeline préparaient son enterrement de vie de jeune fille, qui devait avoir lieu à la fin du mois, juste avant le mariage. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elles lui concoctaient. Sirius, Remus, Peter, Frank, Fabian et Gideon préparaient de leur côté l'enterrement de vie de garçon de James.

Le jour J, les quatre amies de Lily vinrent la chercher chez ses parents, vêtues de marinières bleues et blanches, coiffées de bérets rouges, et arborant des moustaches ridicules en forme de guidon de vélo.

— On t'emmène à Paris ! s'exclama Alice.

Lily ne put contenir sa joie. Elle était souvent allée en vacances en France avec ses parents l'été, notamment en Bretagne et dans le sud du pays, mais elle n'avait jamais visité la capitale.

— On part deux jours, précisa Marlene. James t'a préparé une valise.

— Tu as laissé James préparer ma valise ?

— Je l'ai aidé, la rassura Marlene.

— Dieu merci...

— Extraordinaire, commenta Henry Evans en examinant la moustache d'Emmeline.

Il était à deux doigts de la toucher lorsque Lily intervint :

— Papa ! On ne touche pas les moustaches des autres...

Henry s'écarta d'Emmeline avec un sourire penaud. Emmeline ne put s'empêcher de sourire à son tour. Lily se tourna vers sa mère.

— Ça va aller, maman ?

L'état de Joan Evans se dégradait à vue d'œil depuis quelques mois. Elle avait perdu du poids, son visage s'était émacié, elle était constamment fatiguée et elle s'essoufflait très rapidement en marchant. Des crachats sanguinolents accompagnaient parfois ses toux.

— Tu ne pars que deux jours, Lily, fit-elle remarquer. Ce n'est pas la première fois.

Cela arrivait même régulièrement, puisqu'elle dormait souvent chez James, mais elle avait l'impression que c'était différent, cette fois. Peut-être parce qu'elle partait à l'étranger. C'était ridicule : être une sorcière lui assurait d'être très vite rapatriée en Angleterre en cas de problème.

— Tout ira bien, lui assura sa mère.

Lily la prit dans ses bras pour lui dire au revoir, puis étreignit son père.

— Amusez-vous bien ! s'exclama Joan.

Après avoir dit au revoir aux parents de Lily, les cinq amies transplanèrent à Londres et se rendirent à la gare de King's Cross (non sans s'être d'abord débarrassées de leurs moustaches ridicules). Elles firent chacune à leur tour semblant de s'appuyer contre le mur qui jouxtait la voie 4 et disparurent à travers. Lily, qui n'avait jamais emprunté d'autres voies que la 9 ¾, découvrit alors la voie 4 ¼. Aucun train n'attendait sur les rails ; en revanche, sur le quai s'alignaient plusieurs guichets tenus par des sorciers et des sorcières en uniforme. Alice se dirigea vers le guichet n°2 et tendit cinq tickets au sorcier assis derrière le comptoir. Ce dernier tendit à Alice une vieille poupée de chiffon en déclarant d'une voix traînante :