Chapitre 24 - Dernières paroles

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Le premier mars, Fabian et Gideon Prewett annoncèrent fièrement la naissance de leur neveu, Ronald Weasley. Mais la joie fut de courte durée. Quelques jours plus tard, l'état de la mère de Lily se dégrada brusquement et elle fut admise à l'hôpital. Henry ne quittait pas son chevet. Assis dans un fauteuil, il tenait la main de sa femme. Lily demanda plusieurs jours de congé afin de pouvoir rester à son chevet elle aussi et permettre à son père de prendre des pauses, même s'il refusait souvent de bouger. Voir sa femme mourir lui brisait le cœur, mais il avait l'intention de rester jusque la fin, comme ils se l'étaient promis lors de leur mariage. Pétunia avait également pris un congé. La première fois qu'elle vit Lily, elle jeta un œil à son ventre légèrement arrondi avant de regarder le sien, un peu plus volumineux. Mais elle ne fit aucun commentaire, et se contenta principalement d'ignorer Lily, sauf quand elle n'avait pas d'autre choix que lui parler ou lui répondre.

Un soir, alors que Lily veillait sa mère seule, celle-ci s'éveilla d'une de ses longues siestes et prit la main de sa fille.

— Je sais qu'il y a des choses que tu ne m'as jamais dites, déclara-t-elle. Des choses terribles dont tu as voulu nous protéger, ton père et moi. Comme ce qui a causé cette cicatrice que tu essaies de dissimuler...

Lily baissa les yeux vers sa manche. Elle pensait avoir réussi à cacher sa cicatrice, mais de toute évidence, elle s'était trompée. Elle avait dû oublier d'appliquer l'onguent un jour et sa mère avait dû l'apercevoir.

— Et je sais que les mois qui vont suivre vont être difficiles, reprit Joan. Mais ne perds pas espoir, ma chérie... Tu n'es pas seule. Et cet enfant que tu portes... il illuminera ta vie comme toi et ta sœur ont illuminé la mienne.

Lily sourit à travers ses larmes.

— Je t'aime, Maman.

— Je t'aime aussi, Lily.

Henry fit son retour dans la chambre, un café à la main, et reprit sa place auprès de sa femme, accompagné de Pétunia.

Joan Evans mourut quelques heures plus tard, entourée de son mari et de ses filles.

***

L'enterrement eut lieu quelques jours plus tard. James accompagna Lily, et Vernon accompagna Pétunia. Les deux hommes ne s'adressèrent pas la parole. Après l'enterrement, Lily resta un moment seule et s'accroupit devant la tombe. Elle songea à ce que sa mère lui avait répondu le jour de son mariage, quand Lily lui avait dit qu'elle ne savait pas comment elle ferait sans elle.

Tu continueras à lutter. Parce que c'est ce que tu es. Une battante.

— Je vais continuer à lutter, déclara Lily à haute voix. Comme tu l'as dit.

Elle renifla et se releva.

— Je ne comprends pas, lança alors une autre voix.

Lily se tourna vers Pétunia, surprise. Elle ne l'avait pas entendue s'approcher.

— Tu es une sorcière, poursuivit Pétunia. Pourquoi est-ce que tu n'as pas pu la sauver ?

Lily chercha une trace d'accusation dans sa voix, mais elle n'en détecta aucune. Sa sœur était tout simplement en proie à la confusion, et le fait qu'elle ait prononcé à haute voix le mot « sorcière » en disait long sur son état d'esprit.

— La magie n'est pas la réponse à tout, répondit Lily avec douceur. Est-ce que tu sais pourquoi j'ai voulu devenir guérisseuse ? Médecin, si tu préfères... Parce qu'une partie de moi espérait pouvoir trouver une solution, même si je savais que c'était impossible. Les sorciers et les Mol... les non-sorciers n'ont pas le même métabolisme. Ils ne sont pas sujets aux mêmes maladies, et les remèdes destinés aux sorciers peuvent avoir des effets très néfastes sur les non-sorciers.

Les Chroniques des Maraudeurs - Tome 2 : La voie du phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant