Chapitre 6 - Infiltration

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La cloche suspendue à la porte d'entrée émit un tintement lugubre lorsque la silhouette encapuchonnée sortit de la boutique Les phalanges de Dystyl. La silhouette s'arrêta sur le seuil, regarda à gauche, puis bifurqua à droite et remonta l'Allée des Embrumes d'un pas vif. Elle passa devant des pompes funèbres, un chaudronnier, une boutique qui vendait exclusivement des têtes réduites, plusieurs apothicaires et une échoppe dédiée à la nécromancie. Il avait déjà visité tous ces endroits, sans succès. L'Allée des Embrumes n'avait presque plus aucun secret pour lui.

Après avoir dépassé le tatoueur et le barbier, la silhouette s'engouffra dans un pub dont l'enseigne frappée d'une créature ressemblant à un dragon indiquait Au Wyvern Blanc.

Si la clientèle du Chaudron Baveur laissait parfois à désirer, celle du Wyvern Blanc était un véritable repaire de sorciers mal famés et autres créatures vaguement humaines. La silhouette s'installa à sa table habituelle dans un coin du pub. Une serveuse voûtée qui ressemblait à une harpie vint prendre sa commande puis repartit vers le bar. Quelques minutes plus tard, elle revint avec une bouteille de Bièraubeurre qu'elle posa sur la table d'un geste un peu brusque. La silhouette ne s'en offusqua pas.

Plusieurs minutes passèrent pendant lesquelles la silhouette écouta les conversations des clients autour de lui en sirotant sa Bièraubeurre, tâchant de capter quelque chose d'intéressant. Mais rien n'attira son attention. Encore une journée gaspillée...

— Tu as l'air d'un petit agneau perdu, déclara alors une voix.

La silhouette leva la tête. Une femme se tenait désormais dans son champ de vision. Une très belle jeune femme avec d'immenses yeux noisette et un visage poupin encadré de cheveux bruns, qui détonnait parmi le reste des clients.

— Tu peux enlever ton capuchon, ajouta-t-elle en prenant place face à la silhouette. Je te vois souvent traîner dans le coin, depuis quelques semaines. Je sais à quoi tu ressembles, et pourquoi tu es là.

La silhouette hésita un instant, puis retira son capuchon, dévoilant un jeune homme aux cheveux châtain et aux traits tirés. La jeune femme sourit.

— C'est mieux comme ça, dit-elle d'un ton appréciateur. Je m'appelle Nina Volkov. Et toi ?

Elle lui tendit une main. Le jeune homme s'en empara et la serra brièvement.

— Remus Lupin.

***

La façade de la maison, haute et étroite, était presque identique à celle des maisons voisines. Une volée de marches cernée de deux rambardes en fer forgé menait à une entrée soutenue par deux colonnes blanches. À côté de la porte d'entrée se trouvait une fenêtre en saillie victorienne. Une fenêtre similaire se trouvait juste au-dessus, au premier étage, à côté d'une plus petite fenêtre dotée d'un minuscule balcon. Il y avait également un deuxième étage, un grenier sous les toits et un sous-sol dont la fenêtre donnait sur une courette protégée par des barreaux hérissé de piques.

— C'est joli, constata James. En plus, ce n'est pas très grand, ça n'a pas dû lui coûter trop cher...

Lily éclata de rire.

— Tu plaisantes ? Une maison comme ça, en plein cœur de Londres ? Les Moldus se les arrachent à prix d'or...

— Vraiment ? s'étonna James. Ça ne vaut vraiment pas un manoir ou même une simple maison en plein campagne... Je me demande ce que Sirius trouve si attrayant dans les villes moldues...

— Il a grandi à Londres. Il a sûrement l'habitude de l'activité qui règne... Viens, on y va.

Ils grimpèrent les marches et frappèrent à la porte. Celle-ci s'ouvrit presque aussitôt à la volée. Un Sirius au sourire radieux apparut dans l'encadrement.

Les Chroniques des Maraudeurs - Tome 2 : La voie du phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant