Chapitre 30 - Enlèvement

97 10 21
                                    

Karkaroff n'avait pas parlé, mais les Aurors avaient leurs propres moyens d'obtenir leurs renseignements. Maugrey et Marlene avaient désormais une nouvelle cible : Evan Rosier. Ils lui tendirent un piège un soir de novembre.

Contrairement à Karkaroff, Rosier n'avait manifestement aucune envie de se rendre. Lorsqu'il lança un sort au visage de Maugrey qui fit jaillir une impressionnante gerbe de sang, Marlene se prépara à avoir recours au Sortilège de Mort. Elle n'en eut pas le temps. Maugrey la devança. Evan Rosier tomba raide mort et Maugrey s'en sortit avec un nez mutilé. Quelques jours plus tard, ils parvinrent à coincer Gordon Wilkes, qui résista lui aussi et fut à son tour tué par Maugrey.

La décision de la nouvelle Ministre était-elle en train de faire tourner la guerre à leur avantage, pour la première fois depuis des années ? Étaient-ils en train de... gagner ?

Peut-être Marlene avait-elle attiré le mauvais œil en laissant cette pensée lui traverser l'esprit car, quelques jours plus tard, elle apprit que Benjy Fenwick avait été attaqué par trois Mangemorts. Il s'en était sorti de justesse mais il était blessé. Comment les Mangemorts avaient su où le trouver ? L'Ordre n'en avait aucune idée.

Elle fut plus que soulagée de pouvoir prendre son après-midi pour rendre visite à Stella à Pré-au-Lard. La neige recouvrait le village comme du sucre glacé sur un gâteau géant. Les deux sœurs s'installèrent aux Trois Balais.

— Ça ne te dérange pas de passer ta sortie avec moi plutôt qu'avec tes copines ? demanda Marlene alors qu'elles sirotaient leur Bièraubeurre.

— Bah, certaines ne veulent même plus sortir au village. Ça a perdu de son intérêt à leurs yeux et de toute façon, elles sont tellement stressées par les ASPIC qu'elles préfèrent travailler. Qu'est-ce que ça va être quand on sera en juin ! Et puis, tes lettres m'ont donné l'impression que tu avais besoin de parler à quelqu'un...

— On peut dire ça comme ça, oui...

Marlene lui raconta tout, hormis le détail de ses missions chez les Aurors et pour l'Ordre. Elle raconta ce qu'il se tramait avec Sirius et Remus, ce qu'il s'était passé avec Dorcas et Emeline, et lui confia également ses peurs et ses doutes vis-à-vis de son travail.

— Ça fait du bien de pouvoir parler de tout ça avec toi, déclara-t-elle à la fin.

— Maintenant que je suis une adulte mature et responsable et plus une petite ado écervelée qui envoie des philtres d'amour à tort et à travers, tu veux dire ?

Marlene ne put s'empêcher d'éclater de rire.

— J'ai failli oublier cette histoire !

— Eh bien pas moi ! La honte, franchement, quand j'y repense... Il y a du bon dans le fait de grandir.

— Tu seras quand même toujours ma petite sœur, la taquina Marlene. Mais oui, c'est sympa d'avoir toutes les deux grandi et de pouvoir discuter comme on le fait maintenant.

Marlene regretta de devoir laisser Stella retourner à l'école quelques heures plus tard, mais elle rentra chez elle revigorée et avec une résolution en tête : parler à Dorcas et Emmeline pour arranger les choses avec elles. Elle contacta d'abord Emmeline pour l'inviter à prendre un verre et s'excusa pour son geste envers Dorcas, lui assurant qu'elle n'aurait rien fait de tout cela si elle avait su qu'elle avait des sentiments pour elle, comme Lily le lui avait fait comprendre.

— Tu ne pouvais pas savoir, répondit Emmeline. Je ne te cacherai pas que sur le coup, je t'en ai voulu, mais ça n'a pas duré longtemps... Dorcas, c'est une autre paire de manches... On s'est disputées après ton départ.

Les Chroniques des Maraudeurs - Tome 2 : La voie du phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant