Chapitre 12 - Premier face à face

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— Je n'arrive pas à croire que tu es fiancée ! s'exclama Marlene.

Malgré la température glaciale, Lily, Marlene, Alice et Emmeline s'étaient assises sur la plage, en contrebas du QG de l'Ordre, emmitouflées dans leurs capes d'hiver et leurs écharpes sous le ciel gris. Un peu plus loin, les garçons et Dorcas s'amusaient à s'échanger un vieux Souafle avec le pied, comme les joueurs de football moldus, avec force éclats de rire. Apparemment, ils trouvaient le football particulièrement ridicule.

— Vous vous êtes mis d'accord sur une date ? demanda Alice.

— Oui. Ce sera pour le 1er août de cette année. C'est un peu court pour tout organiser, mais je ne veux pas perdre de temps.

— Ta sœur est au courant ?

La question de Marlene fit grimacer Lily.

— Non, pas encore. J'ai promis à ma mère de l'appeler, mais je ne suis pas pressée d'avoir cette conversation.

— Si ça peut te rassurer, je suis sûre que ça ne peut pas être plus délicat que ne l'a été le dîner du réveillon chez mes parents avec Sirius, plaisanta Marlene.

— Raconte ! s'exclama Alice avec un rire.

— Oh, il n'y a pas grand-chose à raconter. Sirius a essayé de faire des blagues, mais plus il en racontait, plus le visage de mon père se fermait.

— Oh mon dieu, ça me rappelle tellement James lors du dîner au restaurant avec Pétunia et Vernon...

— Sirius n'était pas dans la provocation, au moins, il essayait sincèrement de détendre l'atmosphère, mais ça n'a pas vraiment marché.

Un long sifflement attira leur attention. Les filles et les garçons levèrent la tête vers le sommet de la falaise, où la silhouette d'Edgar Bones agitait la main en leur direction. La réunion était sur le point de commencer. James ramassa le Souafle et rejoignit Lily à petites foulées sur la plage avant de l'embrasser. Frank s'empressa de l'imiter en embrassant Alice.

— Est-ce qu'on est censés faire pareil ? demanda Sirius à Marlene.

— Je ne pense pas, répondit-elle avec un sérieux feint. Ce genre de comportement est exclusivement réservé aux gens fiancés ou mariés. C'est la loi.

— Il ne me reste plus qu'à te demander en mariage, dans ce cas.

Marlene lui jeta un regard de travers.

— N'essaye même pas. Je ne veux pas faire exploser la tête de mon père.

— Ça pourrait être drôle, pourtant, plaisanta Sirius.

— Moi aussi, je veux quelqu'un à embrasser ! s'exclama Dorcas. Emmeline, tu veux bien m'accorder cette faveur ?

Emmeline piqua un fard, mais Dorcas ne sembla pas s'en apercevoir. Elle passa un bras par-dessus ses épaules, et elles remontèrent ainsi la pente qui menait au manoir. Lily les regarda faire d'un air songeur. Elle avait remarqué depuis un moment déjà la façon dont Emmeline regardait Dorcas lorsque celle-ci ignorait être observée. Dorcas blaguait peut-être avec cette histoire de baiser, mais Lily était persuadée qu'Emmeline aurait préféré prendre tout cela au sérieux.

Une fois dans le vestibule du QG, ils se débarrassèrent de leurs manteaux et de leurs écharpes et prirent place dans le salon, où Arabella venait de servir le thé. Dumbledore était déjà installé en bout de table.

— Vous serez heureux d'apprendre qu'Amanda Porter est tout à fait sortie d'affaire, déclara-t-il en guise de préambule.

Lily poussa un soupir de soulagement. Elle avait beau travailler à Ste Mangouste, elle n'avait pas eu les dernières nouvelles concernant l'état d'Amanda Porter.

Les Chroniques des Maraudeurs - Tome 2 : La voie du phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant