Les Chroniques des Maraudeurs - Tome 2 : La voie du phénix

Chapitre 15 - La décision

James regarda la silhouette de Lily étendue près de lui, éclairée par la faible lueur de la lune. Elle avait enfin l'air paisible. Peut-être qu'elle ne se réveillerait plus cette nuit. James remonta la couverture sur elle pour s'assurer qu'elle n'ait pas froid.

Lui-même était incapable de dormir. Dès qu'il fermait les yeux, il la revoyait, étendue par terre. Il avait envie de hurler.

Tout était de sa faute. S'il n'avait pas demandé à changer de partenaire pour cette mission, rien de tout cela ne serait arrivé. Lorsque Lily lui avait enfin révélé son entrevue avec Severus, il avait été déçu et en colère qu'elle ne lui ait pas fait confiance, mais désormais, cette histoire lui semblait si futile... Il n'aurait jamais dû lui faire la tête. S'il avait décidé de se réconcilier avec elle ne serait-ce qu'un jour plus tôt... Mais non, sa dignité en avait pris un coup. Sa putain de dignité était ce qui avait conduit Lily à la torture. Il était tellement en colère contre lui-même qu'il avait à peine le temps de l'être contre les Mangemorts responsables de la torture en question. Il aurait pu prendre la même décoction qu'il faisait boire à Lily pour dormir, mais il s'y refusait. C'était sa façon à lui de se punir. Il ne méritait pas le repos. Il devait être présent pour elle lorsqu'elle se réveillait. Et elle se réveillait souvent. Malgré la potion destinée à lui offrir un sommeil sans rêves, elle faisait des cauchemars.

Lily n'avait pas quitté la maison depuis le soir de l'attaque, quatre jours plus tôt. Les parents de James pensaient qu'elle était malade. James leur avait demandé de le laisser s'occuper d'elle et de ne pas la déranger. Il avait averti Helbert Spleen, le chef de Lily, qu'elle était souffrante et était également allé voir les parents de Lily pour leur dire qu'elle resterait chez lui quelque temps et qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter.

Mais James s'inquiétait, bien sûr. Lily passait ses journées nichée sous la couette à observer le vide. Elle ne se levait que pour aller aux toilettes et ne mangeait presque rien. Elle ne communiquait que par monosyllabes et réagissait à peine lorsque James la touchait. Elle était comme... éteinte.

James s'arracha à sa contemplation de Lily et ferma les yeux. Aussitôt, la revit, étendue dans la cave. Il serra l'oreiller contre ses oreilles. Il avait l'impression de l'entendre hurler comme elle le faisait lorsqu'elle sortait de ses cauchemars.

Une heure plus tard, il l'entendit hurler pour de bon.

Lily s'était redressée dans le lit, en larmes et en panique, se débattant avec les couvertures, cherchant à s'en libérer. James l'attrapa et la serra dans ses bras.

— Tout va bien, chuchota-t-il à son oreille. Je suis là.

Lily se calma peu à peu. James avait pris soin d'insonoriser la pièce pour ne pas alarmer ses parents. Après un dernier sanglot, Lily renifla et s'écarta de lui.

— Je suis désolée.

— Tu n'as pas à être désolée, répéta James pour la centième fois depuis quatre jours. Ce n'est pas ta faute.

Il dégagea doucement les mèches de cheveux roux collées contre les joues humides de Lily, les replaçant derrière ses oreilles.

— Ce n'est pas de la tienne non plus, répondit Lily comme si elle lisait dans ses pensées.

James sentit sa gorge se nouer. Ils n'avaient pas encore eu l'occasion de reparler de ce qu'il s'était passé.

— Si, ça l'est. Je suis tellement désolé, Lily... Je t'aime tellement...

Il fit de son mieux pour retenir ses propres larmes, ne voulant pas ajouter le poids de son chagrin à celui de Lily.

— Est-ce que tu me pardonnes ? demanda-t-il d'une voix brisée.