V is for Vendetta || K.TH

1

- Comment ça tu me quitte, je hurle presque hystérique.

- Bah je te quitte, je te quitte, t'es conne ou quoi ?!

- Mais t'as pas le droit de me lâcher comme ça !

- D'après qui ? Le pape ?

L'homme aborde un sourire arrogant, fier de sa réplique. Ce connard se croit drôle en plus.

- Mais pourquoi tout d'un coup, tout allait quand même bien entre nous ?!

- Oh arrête de casser les couilles Hae-won. Tu m'as soulé, un point c'est tout.

Il ramasse son sac et le jette négligemment sur son épaule, il se retourne et s'apprête à s'en aller, mais prise d'un élan de désespoir, je m'agrippe à son bras.

- Arrête s'il te plaît, ma voix se fait tout d'un coup tremblante, suppliante, toute forme colère y a disparue, il n'y reste plus que de la peur, Explique moi ce que j'ai fait de mal, je promet d'arranger les choses, je t'en prie.

- Putain lâche moi, d'un mouvement de bras il me fait lâcher prise et me fait reculer de plusieurs pas, Tu veux savoir ce qu'il y a ? Ta pote Jia, je la trouve bien plus bonne, c'est elle que j'aurais du aborder à cette soirée au lieu de toi.

Il tourne les talons et la porte claque violemment dans son dos.

Mes yeux restent fixés un bon moment sur la porte fermé, incrédule, avant que je ne laisse échapper un cri de rage.

J'attrape le premier objet à ma portée et le lance de toutes mes forces à travers la pièce. Le verre explose contre le mur bleu clair de mon appartement, mais c'est bien insuffisant pour calmer toute ma colère. Les uns après les autres, des objets divers volent à travers la pièce, une fois qu'il ne me reste plus rien à lancer, je m'acharne contre un pauvre coussin qui traînait pas loin, et déverse à travers les coups de poing, toute ma frustration et ma haine retenue jusqu'à maintenant.

Je me laisse finalement tomber à genoux, épuisée et vidée de toute énergie. Et l'inévitable finit par arriver, je fond en larmes. Je suis prise de sanglots si violents qu'ils secouent mon corps entiers et m'empêchent de me calmer avant, ce qui me semble être, des heures.

Je pense que mes larmes aient finis par m'achever, parce que quand je me redresse enfin, il fait nuit noire dehors et une silhouette féminine est penchée au dessus de moi.

- Jia, je murmure encore un peu ensommeillée, c'est toi ?

- Oh Hae-won, tu m'as fait si peur, j'ai cru que t'étais morte !

Je me redresse avec difficulté sur les coudes, mon corps courbaturée me fait affreusement souffrir.

- Je suis venue aussi rapidement que j'ai pu, ajoute t'elle en me couvrant de son regard inquiet.

- Comment t'as su qu'on s'était disputé ?

- Mino m'a appelé pour me demander si je voulais pas passer chez lui pour, elle fait des guillemets avec ses doigt, le consoler...

- Quel bouffon, je jure.

Elle soupire et vient s'assoir à coté de moi, à même le sol. Elle regarde les débris de verre qui jonchent mon parquet et le désordre présent dans la presque totalité de la pièce.

- Ma pauvre Hae-won, je t'avais prévenue que c'était un connard...

Elle n'ajoute rien pendant quelques instants mais tourne finalement ça tête dans ma direction et m'offre un sourire compatissant.

- Je pense que t'as besoin de changer d'air. Tu veux venir dormir chez moi ?

J'acquisce reconnaisante. Dans un soupire je pose ma tête sur son épaule et ferme un instant les yeux, épuisée.